L'écotaxe instrumentalisée pour casser la Bretagne

Communiqué de presse publié le 7/02/09 8:43 dans Economie par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme
t:3
https://abp.bzh/thumbs/13/13998/13998_1.png
https://abp.bzh/thumbs/13/13998/13998_2.png
Les relations commerciales maritimes avec l'Europe aux XIVe et XVe siècles. En mauve les routes des Bretons. Carte parue aux éditions Skol Vreizh Morlaix. Cliquer pour agrandir.
https://abp.bzh/thumbs/13/13998/13998_3.png
Frappe de l'argent en France en 1581-1590. Carte parue aux éditions Skol Vreizh Morlaix. Cliquer pour agrandir.

Observer une carte de la Bretagne du XVIe siècle, à l'époque de son autonomie où le cabotage et le commerce à l'international constituaient la base de la richesse de ce « Pérou breton » est très instructif. À l'époque, le peu de routes dont elle disposait, lui suffisait largement car elle décidait de ce qui était bon pour elle et disposait des autoroutes de la mer…

Aujourd'hui, autre époque : elle est tributaire d'un réseau routier qu'une économie du tout automobile, décidé ailleurs, lui impose et qui dépasse les limites du supportable pour l'environnement. Aussi, à défaut d'anticipation et de prospective intelligentes, pas d'alternatives ferroviaires ni de cabotage maritime possibles dans l'immédiat !

Ainsi, son réseau routier est pour l'heure le seul moyen de maintenir une économie déjà malmenée par l'inconséquence des financiers nationaux et internationaux de haute volée. Un réseau routier à la réalisation duquel les contribuables bretons ont largement participé de leurs deniers. Sa gratuité en est l'incontournable garant afin de compenser la péninsularité. Elle fut promise solennellement par le Général de Gaulle lors de son discours historique à Quimper en 1969.

Alors venons-en à l'écotaxe que l'on veut nous imposer, cette nouvelle attaque contre les Bretons : 10.000 kilomètres de routes sont concernés en France, 2.000 en Bretagne, soit un cinquième du reste de la France ! Les simulations montrent que la Bretagne devrait contribuer à hauteur de 15 %, soit 150 millions d'€uros, alors que cette « Province » comme on dit à Paris, ne représente que 5 % du PIB national.

Comment ne pas être dès lors scandalisé de voir l'État français, d'une part, vouloir taxer nos voies express, et dans le même temps, recevoir à l'Élysée les représentants de Bretagne Réunie pour parler réunification et décentralisation ?

C'est d'une impudence sans nom et d'une intolérable immoralité politique !

Car, dans la discussion sur l'écotaxe, les personnes en charge de définir la marche à suivre évoquent le manque de moyens. Pire, qu'il faudra attendre 10 ans avant de mettre en œuvre une politique ferroviaire et maritime alternatives alors que cela relève de l'urgence ! Pire encore, lorsque des milliards ont été trouvés dans des caisses que l'on disait vides, afin de venir en aide à ceux-là qui ont dilapidé à tout va et qui ne se gênent toujours pas pour se servir des salaires de plusieurs dizaines de millions d'€uros et/ou de dollars tandis que les charrettes du chômage ne désemplissent pas : cette débauche d'hypocrisie dépasse les bornes du supportable.

Nous n'en doutons pas, dans un élan de solidarité collective, les Bretons sauront s'opposer à cette brutalité cynique.


Vos commentaires :
Jeudi 2 mai 2024

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 1 multiplié par 4 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.