Avancée vers la réunification : les Bretons aujourd'hui à l'Élysée

Derniere minute publié le 21/01/09 8:12 dans La réunification par Ronan Le Flécher pour ABP
t:3
https://abp.bzh/thumbs/13/13744/13744_1.jpg
Le Palais de l'Élysée où est reçue la délégation bretonne.
https://abp.bzh/thumbs/13/13744/13744_2.png
Franck Louvrier aux côtés de Nicolas Sarkozy.
https://abp.bzh/thumbs/13/13744/13744_3.jpg
Le conseiller pour la communication du Président de la République est breton.

Le débat sur le retour de la Loire-Atlantique prend de la hauteur… L'association Bretagne Réunie emmenée par son Président Jean-Yves Bourriau est reçue ce mercredi 21 janvier à 16h00 à la Présidence de la République. Une première fois reporté, ce rendez-vous s'inscrit dans la nouvelle donne après les propos de Nicolas Sarkozy, fin 2008, sur le retour de Nantes dans le giron breton. C'est un moment particulier que commentent les représentants de Bretagne Réunie à leur arrivée à Montparnasse, quelques heures avant l'entrevue à l'Élysée.

Des Nantais à l'Élysée

"Nicolas Sarkozy a donné un coup de pied dans la fourmilière et a donné des clés", explique Jean-Yves Bourriau à peine débarqué du TGV et attablé au café de L'Océan à Montparnasse. "Jusque là, nous n'arrivions pas à ouvrir cette porte", poursuit le président de Bretagne Réunie qui a décidé de passer à la vitesse supérieure après les déclarations du Président de la République lors du congrès des maires. Renforcés dans leurs convictions, les partisans du retour du cinquième département dans son territoire d'origine entrevoient une lueur d’espoir.

Plus personne ou presque n’ignore que la Loire-Atlantique est bretonne, à commencer par Franck Louvrier, conseiller pour la communication du Président de la République, qui recevra les représentants de Bretagne réunie. Le monsieur com' de Nicolas Sarkozy a grandi en presqu'île guérandais avant de faire son droit à Nantes. "Ma mère vit à Nantes, mon frère à Saint-Brévin et mes beaux-parents à Arradon", confiait-il au magazine Bretons en octobre 2005. "Breton, au plus profond de moi-même", avait alors ajouté le jeune quadra, compagnon de route et ami de Nicolas Sarkozy depuis une dizaine d'années. Tous deux se sont rencontrés pour la première fois à la Baule, en 1998 lors de l'université d'été du RPR.

À l'Ouest, du nouveau

Lors de ce rendez-vous riche en symbole avec Franck Louvrier, Jean-Yves Bourriau et Paul Loret, secrétaire de la section nantaise de Bretagne Réunie, comptent faire valoir en plus haut lieu les atouts d'une Bretagne revivifiée par la réunification. Ils ont préparé à cet effet un dossier de près de 20 pages intitulé "Simplifier la carte régionale du Nord Ouest français en réunifiant la Bretagne" qui sera remis au Président de la République. Il va falloir jouer serré pour ne pas de voir imposer un grand Ouest. L'association qui milite sans relâche pour l'unité bretonne plaide ainsi pour quatre grandes régions : Bretagne, Poitou-Charentes, Val de Loire et Normandie.

Le dossier expose également les enjeux économiques d'une Bretagne à cinq départements. Pour mémoire, sont joints les vœux et motions des collectivités territoriales (Conseil régional de Bretagne et Conseil général de Loire-Atlantique) qui n’ont pas produit d’effets.

Une demande populaire

Le document qu'Agence Bretagne Presse s'est procuré se fait fort de rappeler les quatre enquêtes d'opinion réalisées depuis 1998 par des instituts de sondage indépendants (Sofrès, TMO, IFOP, CSA) qui donnent toutes une forte majorité de personnes interrogées favorables au rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. "67% de la population" dont nous sommes les représentants, martèle Paul Loret à l'origine de la prise de contact avec Franck Louvrier. Le militant nantais voit dans cette rencontre "l'occasion de donner la parole à la société civile qui attend des événements".

Bretagne Réunie privilégie "la voie du décret ou la voie législative" à toute consultation populaire, en raison du chantier d'intérêt national ouvert par Nicolas Sarkozy. "C'est le chef de l'État qui prendra la décision", pense Jean-Yves Bouriau. Cinquante ans après la naissance de la Ve république, alors que les pouvoirs ont rarement paru aussi concentrés dans les mains du Président, l'avenir lui donnera peut-être raison.

Ronan LE FLÉCHER pour Agence Bretagne Presse-ABP


Vos commentaires :
Jeudi 9 mai 2024
Je crois qu'il faut, dans le principe, demander la consultation populaire. Le fait que le découpage actuel ne soit pas issu d'une consultation populaire n'empêche pas que celle-ci limitera les possibilités de dérive pour l'avenir.

Voilà pour les principes. La réalité est là aussi : depuis les années soixante, la propagande est unilatérale et massive, notamment en direction des jeunes, en faveur des «Pays de la Loire». Deux de mes enfants sont revenus un jour de l'école en me disant : «Papa, tu te trompes, la Loire-Atlantique n'est pas en Bretagne, mais dans les Pays de la Loire!». Eux ont compris depuis, mais combien n'ont que leur journal ou la télé, dont ils pensent qu'ils reflètent la réalité.

Alors on peut demander une consultation populaire, mais en précisant qu'elle doit être précédée du rétablissement d'une information objective, et que les tenants du découpage actuel ne soioent pas massivement les seuls à recevoir le droit de parler.

Pas évident...

Je crois que, compte tenu du déséquilibre de l'information depuis cinquante ans, il faut demander non pas un référendum (décisionnel) mais une consultation dont la formulation permettra la réflexion.

Il faut aussi demander le respect des déclarations et conventions internationales qui définissent le droit des minorités.

Et plus encore, il faut se battre dans les partis, organisations, associations qui militent en faveur de la réunification. Premières victimes de la propagande, les jeunes peuvent aussi être les «premiers couteaux» d'un meilleur rapport de force.

0

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 8 multiplié par 5 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.