Le Morbihan aura donc sa télévision départementale, « Demain Sud Bretagne », à partir du printemps prochain et l'on ne peut que se réjouir de voir ainsi se développer l'audiovisuel en Bretagne, créant quelques emplois et un nouvel espace de communication dédié au « local ».
Cependant, si l'on compare la situation bretonne avec celle des autres régions européennes similaires, le constat est assez décevant : la Bretagne est l'une des rares régions européennes « à forte identité » à ne pas disposer de sa propre chaîne de télévision émettant sur l'ensemble de son territoire. Cette absence de canal audiovisuel a des conséquences négatives évidentes en termes économique, culturel, linguistique.
En revanche, la Bretagne va disposer de télévisions locales, avec des budgets très limités et fragmentant l'impact de la création audiovisuelle ainsi que l'information. Sauf par un effort budgétaire extrêmement important et hors de portée pour ces structures, ces télévisions locales ne parviendront pas à rendre le service qu'apporterait une véritable télévision publique pour les 5 départements bretons.
Cette incapacité à mettre en place un médium audiovisuel capable de produire documentaires et fictions de qualité et d'informer pour l'ensemble de la population concernée est une véritable exception bretonne dans le paysage audiovisuel européen.
Sans atteindre tout de suite le niveau d'une télévision comme celle du Pays de Galles, il existe pourtant des solutions intermédiaires comme celle mise en place par France Télévisions en Corse, la chaîne Via Stella (15 heures de programmes quotidiens, 30 % de la programmation en langue corse, une émission culturelle quotidienne en direct à 18 heures, des documentaires, des émissions destinées aux jeunes, de la musique, toutes les 3 heures un point sur l'actualité insulaire, des magazines politiques, de société, des débats). Voir aussi (voir notre article).
L'exception bretonne en ce domaine, c'est aussi le désintérêt quasi absolu des élus bretons pour l'audiovisuel et leur incapacité à négocier avec l'État et France Télévisions pour la mise en place d'un véritable service public de l'audiovisuel pour l'ensemble des 5 départements bretons. Pour le Parti Breton, il s'agit là d'une faute majeure de leur part qui freine les développements économique, culturel et linguistique de la Bretagne.
Pour la Fédération du Morbihan du Parti Breton,
Jacques-Yves Le Touze
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