Au printemps 1981, à quelques jours de son élection, le candidat François Mitterrand s'était engagé par écrit dans un courrier adressé au KAD (Kuzul an distoliadeg- Comité amnistie Bretagne) à consulter la population de Loire-Atlantique quant à un éventuel rattachement de ce département à la Bretagne. «Cette revendication était l'une de celles réclamées par les 19 derniers prisonniers politiques bretons incarcérés, condamnés par la cour de sureté de l'État entre 1978 et 1981.»
L'interlocuteur auprès de l'entourage du futur président était Maitre Jean Pierre Mignard, avocat des condamnés, un des actuels porte-paroles de Segolène Royal.
Devenu président, François Mitterrand a été frappé d'amnésie foudroyante sur ce sujet, entraînant dans sa maladie ses héritiers politiques. «Cette promesse électorale faite par un candidat par la suite élu est restée sans suite.»
Depuis le décret du 30 juin 1941 (régime de Vichy), le problème de la re-unification est récurrent tant en Bretagne administrative qu'en Loire-Atlantique, où la population y est favorable comme le prouvent aujourd'hui différents sondages effectués dans ce département.
«Le manque de détermination des politiques, toutes tendances confondues, à résoudre ce problème malgré la volonté de la population concernée légitimise le type d'action qui amène aujourd'hui 6 jeunes Bretons à être convoqués le 12 février prochain devant le tribunal correctionnel de Nantes pour dégradations sur biens d'utilités publiques.»
La Ligue Bretonne des Droits de l'Homme constate qu'une fois de plus l'appareil répressif mis en place par les autorités policières et judiciaires de l'État français est sans commune mesure avec les actes de résistance civile commis par ces jeunes Bretons. Nous les soutenons dans cette épreuve.
Pour la LBDH, M. Herjean
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