Manifestation de soutien aux inculpés pro-réunification de la Bretagne, à Nantes, sous haute surveillance policière

Dépêche publié le 31/12/08 18:26 dans La réunification par Mathieu Guihard pour ABP
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Une boule de peinture a été projetée sur ce logo des Pays-de-le-Loire.
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Des graffitis sur un mur des bâtiments de la Région ont été effacés. Des taches sombres demeurent cependant.
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Des CRS gardaient l'accès à l'arrière de l'Hôtel de la Région à bonne distance des manifestants.
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De la peinture noire a été projetée sur la façade de l'Hôtel de Région. La grande plaque qui s'y trouvait a d'ailleurs été enlevée.
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Un autre mur tagué et nettoyé.

Les manifestations, dans le sud, se succèdent et ne se ressemblent pas. Hier à Nantes, il y avait un millier de personnes pour soutenir les Palestiniens confrontés à l'attaque militaire d'Israël qui a lieu en ce moment dans la bande de Gaza. Le caractère politique de cette manifestation s'est exprimé notamment par un soutien sans ambigüité au Hamas, avec des panneaux comme : « Vive les résistants du Hamas ». Il faut préciser que le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par l'Union Européenne, le Canada, les États-Unis ou encore le Japon. D'autres slogans ont émaillé la manifestation qui a fini devant la préfecture : « Cessez le massacre à Gaza ! » ou encore « Israël assassin ! ». L'Union Européenne sous présidence française a été critiquée pour ses liens avec Israël et son absence de réaction actuelle.

Mais il y a une manifestation qui a attiré beaucoup plus de policiers et personnels de sécurité, celle qui a eu lieu ce 31 décembre après-midi devant l'Hôtel de Région des Pays de la Loire, sur l'île Beaulieu, en soutien à 6 militants pro-réunification en garde à vue. Une petite quarantaine de personnes ont répondu à quelques heures du réveillon du nouvel an et par un froid glacial à l'appel lancé la veille au soir par le collectif 44=Breizh, le collectif de jeunes qui militent pour la réunification administrative, et d'autres organisations comme Emgann, mouvement de la gauche indépendantiste, Les Jeunes Bretons, mouvement des jeunes du Parti Breton, la CBIL Coordination Bretagne Libre et Libertaire, le CARB Comité Anti-Répression de Bretagne, ou encore le groupe de rock douarneniste Atlantyka.

Une présence policière à multiples facettes donc, avec une section de CRS, le corps anti-émeutes de la police française, dépêchée sur place mais gardant ses distances ; le service de sécurité de l'Hôtel de Région qui a assuré la surveillance de l'entrée principale ; et beaucoup de policiers en civil pas franchement discrets, passant et repassant en voiture, prenant des photos ou téléphonant sur le trottoir d'en face.

L'ensemble des médias régionaux était présents : Presse-Océan et Ouest-France, les deux seuls quotidiens à Nantes, ainsi que France-Bleue Loire-Océan et France 3 Ouest, respectivement la seule radio régionale et le seul décrochage télé régional (de la chaine française France 3). Une brève allocution a dénoncé la volonté de criminaliser des faits considérés comme citoyens puisque pro-réunification et anti-Pays de la Loire. Après avoir scandé : « Auxiette en prison, nos enfants à la maison ! » (Jacques Auxiette est le président socialiste de la région), les manifestants sont partis prendre des nouvelles des 6 jeunes au commissariat central de Nantes.

Mais que s'était-il passé ? Des Nantais de 18 à 23 ans ont été interpellés et sont soupçonnés de tags pro-réunification et de jets de boules de peinture noire sur les panneaux et les bâtiments de la région administrative. Les interpellations se sont faites en deux temps : trois dans la nuit du lundi 29 au mardi 30, semble-t-il aux abords de l'Hôtel de Région, trois autres à leur domicile par des policiers en civil dans l'après-midi de mardi. Des perquisitions ont aussi été réalisées aux différents domiciles. Pour l'instant, ils sont toujours en garde à vue et il est possible qu'ils y passent la nuit de la Saint-Sylvestre car les 24 heures légales peuvent être prolongées jusqu'à 48 heures. Une prolongation au-delà de 48 heures est légalement possible mais improbable car elle doit être justifiée par des faits d'une particulière gravité dont la liste est dressée par l'article 706-73 du code de procédure pénale français et qui n'ont rien à voir avec les faits reprochés. On saura donc demain 1er janvier, à la fin des 48 heures légales, si le Procureur de la République aura décidé d'engager des poursuites judiciaires.


Vos commentaires :
Samedi 18 mai 2024
Une fois encore notre République qualifiée de «Démocratique» (comme l'ex-RDA ?) montre ses biceps en réponse à la revendication légitime et récurrente de la réunification de la Bretagne. Ah, mais, c'est que le «peinturlurage» d'édifices publics est un acte répréhensible, passible de sanctions pénales ! le citoyen doit exprimer son mécontentement par des voies légales ! Parlons-en de ces voies légales ! Loi, décret, référendum...Où sont-elles ? Voilà 67 ans qu'on attend l'abrogation du décret inique de Pétain le 30 juin 1941 amputant la Bretagne Historique de son plus gros département: la Loire Atlantique. Pourtant, çà devrait être simple: Le CR de la bretagne B4 vient de renouveler son voeu de réunification, le CG de 44 la souhaite aussi comme au moins les 2/3 des habitants de LA. Ah, mais c'est que le consensus doit être de 100/100 ! Et Mr Auxiette, Ayrault, Batteux... sont contre. D'ailleurs les «syndicats d'élus» des Communes, des Départements, des Régions, répondant à la «provocation» de Sarkozy souhaitant fiabiliser les structures territoriales ont bien fait comprendre qu'ils entendaient maintenir le statu-quo, et que commission Balladur ou Projet Sarkozien ils espéraient bien remiser ces propositions dans la même poubelle que celles d'Attali. Le pire, c'est qu'ils ont les moyens de le faire ! en effet, 90% des Députés et Sénateurs cumulent un ou des mandats locaux. Suivre la voie légale, c'est continuer ad perpétum à s'entendre dire :« La Réunification...c'est pas urgent», «Il y a des choses plus importantes» par des élus de facto «propriétaires de la Démocratie Française» grâce au «hold up» démocratique que permet la Constitution de 1958 (cumul des mandats, proportionnelle très restrictive, quota de représentativité, référendum d'initiative populaire interdit...). Cette Constitution de 1958 qualifiée de «coup d'Etat» à l'époque par la gauche jusqu'à ce qu'elle en apprécie les avantages pour son propre compte est l'Assurance Vie du statu quo et le «garde fou» de revendications populaires locales (ou pas) fussent-elles majoritaires.
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