Kadir, un Kurde breton, détenu à Izmir, dans une prison de type F, clame son innocence

Communiqué de presse publié le 22/12/08 11:14 dans Politique par André Métayer pour André Métayer
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«J'aurai voulu vous écrire cette lettre en français moi-même, mais comme je vous écris de la prison, je suis obligé d'utilisé le turc. Si j'en avais eu la possibilité, j'aurais même voulu vous l'écrire avec le peu de breton que je sais. Je m'appelle Abdulkadir DİLSİZ, je suis détenu dans la Prison de type F no 2 de Izmir ; retourné en Turquie après avoir travaillé environ un an à Roj TV en 2004, j'ai, pour cette raison, été arrêté, mis en garde à vue, torturé et incarcéré Manavgat (district d'Antalya) le 04.01.2008. Un procès est ouvert à mon encontre au motif que je serais membre de l'organisation(PKK), accusation basée sur le fait que j'ai travaillé à Roj TV il y a 4 ans. Je suis, depuis maintenant près d'un an, détenu injustement, l'accusation d'appartenance à l'organisation n'étant fondée sur aucune preuve bien que je fus suivis et écouté pendant plus d'un an. Mon procès est ouvert et la 3ème audience va se tenir 24.12.2008 devant la 10ème Cour pénale d'Izmir qui va décider de mon sort. J'ai besoin du soutien de l'opinion publique Internationale et de la presse, et c'est pourquoi j'en appelle à la presse, aux organisations civiles et à toutes les personnes humanistes pour qu'elles viennent assister au procès».

Kenavo! 15.11.2008 Abdulkadir DİLSİZ 2 Nolu F Tipi Cezaevi Kırıklar – Buca İZMİR

Kadir est connu en Bretagne, où il a résidé, comme un militant de la cause kurde qui, en 1995, avait participé aux manifestations de protestations contre l'arrestation des députés kurdes du DEP (dont Leila Zana). Il est aussi connu pour avoir participé, en tant que traducteur, au montage du film de Régis Blanchard, « un hiver à Istanbul», présenté au festival de Douarnenez en 2002 ; ce film est l'histoire de prisonniers politiques menant des grèves de la faim pour protester contre l'isolement cellulaire dans lequel Kadir, o ironie du sort! se trouve aujourd'hui. Kadir, c'est l'exemple même du lampiste qui, contrairement aux annonces tonitruantes de la presse turque, n'est ni un des membres de haut rang du PKK, ni un des fondateurs de ROJ TV, mais un Kurde livré au lynchage médiatique pour avoir travaillé quelques mois à ROJ TV, cette télévision kurde en exil, émettant depuis le Danemark, qui énerve tant la Turquie. A noter que le gouvernement turc a été débouté de ses plaintes contre ROJ TV, le «C.S.A.» danois (le Conseil de la radio et de la télévision) estimant que les émissions, accusées par la Turquie d'être incitatrices à la haine, étaient «en tous points conformes à des séquences d'information ou à des débats dans lesquels les informations et les points de vue sont retransmis dans le cadre d'émission dont la vocation est d'informer ou de débattre». Nous sommes donc loin d'une association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. André Métayer


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