De Nantes à Shanghai, les cours de breton s'exportent !

Dépêche publié le 13/12/08 7:30 dans Langues de Bretagne par Mathieu Guihard pour ABP
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Des responsables de l'association Kentelioù an Noz de Nantes avec Hervé Garandel et sa femme Jin Yan.

Il y avait déjà des cours de breton à l'étranger : Londres et Paris, Moscou et Ottawa, Toronto et Dublin, Cardiff et Copenhague, Cologne ou encore Helsinki. Mais curieusement, il n'y en avait pas encore en Asie ! C'est maintenant chose faite grâce à un Breton de Shanghai, aidé en cela par Kentelioù an Noz, les cours pour adultes de Nantes et de sa région, qui lui ont fourni supports d'apprentissage, méthodes pédagogiques et soutien logistique.

Les cours ont débuté il y a maintenant un mois avec 6 élèves, autant d'hommes que de femmes, tous des Bretons ravis d'apprendre la langue de leur pays à l'autre bout du monde. Leur professeur, Hervé Garandel, espère qu'à l'avenir des Chinois s'inscriront à leur tour. Cela aussi peut participer au rapprochement entre les civilisations chinoises et européennes, qui ont encore tellement à découvrir l'une de l'autre.

Hervé est depuis 3 ans en Chine où il poursuit une carrière professionnelle commencée en France. Ce chef de projet a appris le mandarin, la langue véhiculaire en Chine, et est maintenant marié avec son ex-professeure. Ce passionné des langues et des cultures parle aussi d'ailleurs l'anglais et l'allemand. Quant au breton il l'a appris seul, avec les manuels de la décennie écoulée, et le cd-rom "Brezhoneg pa gari". Il est vrai qu'il avait déjà eu une sensibilisation au breton au collège de Cordemais, entre Nantes et Saint-Nazaire, quant il était encore un jeune adolescent. Mais à l'époque, il se souvient qu'il n'avait pas perçu la richesse qui avait alors été mise à sa disposition. Ce n'est qu'une fois adulte, ayant mûri, qu'il a réalisé l'importance de faire vivre la langue bretonne, comme d'ailleurs les autres élèves de sa classe qu'il a retrouvés et qui sont, pour la plupart, revenus au breton une fois adultes !

Cette ouverture d'esprit dont il est question, Hervé l'exerce donc aussi envers la langue et la culture chinoise, dans le pays où il est maintenant installé. Les langues chinoises devrait-on dire. À Shanghai par exemple, la langue vernaculaire est la shanghaïen, un dialecte du wu de 14 millions de locuteurs. Le wu est la forme de chinois la plus parlée après le mandarin, avec 87 millions de personnes.

La présence bretonne à Shanghai n'est pas négligeable (on compte même une crêperie !). Les expatriés bretons de cette ville, la plus peuplée de Chine, se sont regroupés en association, « KerShanghai », ce qui leur permet de pratiquer leur culture et faire découvrir leur pays autour d'eux. Ils fêtent par exemple chaque mois de mai la Saint-Yves / Gouel Erwan. Chez nous, la diaspora chinoise existe également. Les autorités chinoises ont même récemment ouvert l'Institut Confucius de Bretagne, à Rennes, ancrant ainsi leur présence culturelle et institutionnelle. Des cours de mandarin y sont d'ailleurs proposés.


Vos commentaires :
Samedi 18 mai 2024
Bonjour,

Savez-vous où trouver les contacts des bretonnants expatriés auxquels vous faites référence ? (Que ce soit à Londres, Ottawa, Copenhague, etc)

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