L'ancienne députée kurde Leyla Zana, prix Sakharov, condamnée à 10 ans de prison

Communiqué de presse publié le 8/12/08 11:54 dans Politique par André Métayer pour André Métayer
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Leila Zana à Diyarbakir le 5 mai 2005.

L'ancienne députée kurde Leyla Zana, prix Sakharov, a été condamnée à 10 ans de prison par la 5e Cour pénale de Diyarbakir pour «fait de propagande envers une organisation (ndlr : le PKK, Parti des travailleurs du Kurdistan), tout en n'en étant pas membre».

Il est précisé : «Le tribunal de Diyarbakir, la principale ville du sud-est anatolien, en majorité peuplé de Kurdes, a estimé que Mme Zana avait violé neuf fois le code pénal et la loi anti-terrorisme en exprimant indirectement dans des discours, son soutien au PKK et à son chef emprisonné Abdullah Öcalan».

Me Cabbar Leygara, ancien maire de Baglar, le populeux arrondissement de Diyarbakir, défenseur de Leila Zana, a fait savoir que les droits de la défense avaient été bafoués et qu'il fera appel de cette décision. Rappelons que Leyla Zana, élue, en 1991, comme députée de Diyarbakir, arrêtée, en 1994, et condamnée à 15 ans de prison, est très connue en Europe comme militante luttant «contre l'intolérance, le fanatisme et l'oppression» et que son emprisonnement avait suscité de nombreuses protestations.

Sa libération en 2004, avait été saluée par de nombreuses personnalités comme celle d'Edmond Hervé, sénateur, alors maire de Rennes, déclarant notamment : «Puisse cette décision conforter la démocratie, le dialogue et le respect des droits de l'Homme». Leyla Zana avait reçu en 1995, le «Prix pour la liberté de l'esprit», du nom du scientifique et dissident soviétique Andrei Sakharov, créé en 1988 par le Parlement européen pour honorer les personnes ou les organisations qui ont marqué de leur empreinte le combat en faveur des Droits de l'Homme et pour la défense des libertés.

Le «Prix Sakharov» est remis, chaque année, par le président du Parlement européen en session plénière du Parlement, en commémoration du 10 décembre 1948, date de signature de la Déclaration universelle des Droits de l'homme des Nations Unies. Cette année il a été décerné au Chinois Hu Jia qui, lui, a été condamné à trois ans et demi de prison pour «incitation à la subversion du pouvoir de l'État» pour avoir publié des articles sur la situation des droits de l'homme avant les Jeux olympiques.

Au nom de la liberté d'expression, ne laissons pas Leyla Zana retourner en prison.

André Métayer


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