Réponse stratégique de la Caisse des dépôts face à la crise

Dépêche publié le 5/12/08 12:09 dans Economie par Michael Moazan pour Michael Moazan
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Ce vendredi 5 décembre 2008 l'Institut de Locarn a reçu Michel Bouvard, président du comité de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations, accompagné de Brigitte Gotti, sa directrice de cabinet et de Dominique Mirada, directeur régional.

Marc Le Fur, député des côtes d'Armor a aussi honoré l'Institut par sa présence face à une assemblée de dirigeants bretons directement concernés par le nouveau contexte économique. L'objectif de la rencontre, sous forme de question, était de mieux connaître le rôle de la Caisse des dépôts dans la situation présente.

En introduction, Joseph Le Bihan, à qui l'Institut doit beaucoup, a précisé la vision partagée de la Bretagne :

  • belle
  • prospère
  • solidaire
  • ouverte sur le monde
Il a aussi évoqué les trois grandes missions de l'Institut :

1) Anticipation et prospective
2) Développement des talents, transmission des expériences, formation
3) Participation au développement local et régional

A ces trois missions cardinales, il en agrège une autre : la mobilisation de la « seconde Bretagne ». Il entend par là la mobilisation de toutes les expériences et des savoir-faire des Bretons qui vivent en dehors de l'espace territorial breton que d'aucuns appellent la diaspora bretonne.

Michel Bouvard a situé la Caisse des dépôts dans son contexte historique, cette « vieille dame de la rue de Lille »créée en 1816 par Napoléon. Il a apporté une précision qui intéresse les lecteurs-citoyens. La Caisse des dépôts est sous surveillance du pouvoir législatif et non de l'exécutif. La Commission des finances de l'Assemblée Nationale désigne les députés qui siègent au sein de la Commission de surveillance de la Caisse des Dépôts et c'est cette commission qui a élu Michel Bouvard à la présidence.

La Caisse des Dépôts c'est :

  • Investisseur institutionnel de long terme

  • Transformation en toute sécurité de l'épargne des Français pour financer des priorités d'intérêt général, principalement le logement social

  • Banquier du service public de la Justice et de la Sécurité sociale

  • Gestionnaire de régimes de retraite

  • Développeur des territoires aux côtés des collectivités locales.

Les filiales

  • L'assurance de personnes : CNP Assurances
  • L'immobilier : groupe SNI, Icade
  • Le développement des PME : CDC Entreprises, CDC Capital Investissement
  • Les services : Transdev, Egis, Compagnie des Alpes et Belambra vvf

Michel Bouvard a alors parlé du Fonds Stratégique d'investissement (FSI) dont la création a été annoncée par le président Sarkozy à Montrichard le 20 novembre dernier dont la gestion est confiée à la Caisse des Dépôts. L'objectif de ce fonds est d'éviter la prédation des entreprises par des investisseurs peu scrupuleux et de développer les PME. Dominique Mirada, directeur régional de la Caisse en Bretagne, a répondu aux questions de l'auditoire et a exposé la participation de la caisse dans le développement régional :

Participation au programme campus dans le cadre de l'économie de l'intelligence
Développement de la LGV entre Le Mans et Brest
100 millions d'euros pour un tramway à Brest

Acteur de Geotexia Méné (34% des capitaux) dans le cadre du développement durable. Le projet Geotexia a été présenté. Il s'agit de la construction en centre Bretagne, dans les côtes d'Armor, d'une unité collective de traitement de la matière organique : excédents de lisier pour les éleveurs de la Cuma Mené Energie, déchets et coproduits à traiter pour les industries agroalimentaires et la collectivité.

Intervention de Robert Le Goc
Vice-président de la CGPME, Robert Le Goc est intervenu en posant des questions qui ont le mérite de pas contourner les véritables problèmes et enjeux qui sont posés à la société bretonne. Il a été vif, rapide, et concis, entouré d'un public qui semblait partager ses interrogations mais qui, sans doute, n'avait pas suffisamment d'assurance pour les formuler.

Peut-on acheter PSA à Rennes a-t-il demandé tout en précisant que pour lui comme pour beaucoup de Bretons, le sort de cette usine était scellé : elle va disparaître. Il a proposé de racheter l'usine, pour un franc symbolique , pour y fabriquer les voitures électriques de Bolloré et des bicyclettes dont la demande est croissante.

Il a évoqué notre système bancaire et demandé si les Bretons pouvaient reprendre le pouvoir sur leur propre argent qui sommeille dans ces institutions. Il a aussi évoqué la possible disparition à terme de notre industrie agro-alimentaire si rien n'était fait celle-ci se ruinant sous le poids des charges. Il demande à ce que notre espace rural devienne une zone franche. Robert Le Goc a posé la question de la réappropriation par les Bretons de ce qui leur appartient pour qu'ils puissent continuer à vivre.

Certains, dans l'assemblée, comme lui, pensent que la situation est grave et que la crise n'est que la partie visible d'un iceberg dont nous subissons la menace depuis longtemps.


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