Un mandarin breton au service du roi de Cochinchine : le Lorientais Jean-Baptiste Chaigneau

Agenda publié le 15/11/08 11:51 dans Histoire de Bretagne par Bernard Le Tellier pour Bernard Le Tellier
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«Un mandarin breton au service du roi de Cochinchine : le Lorientais Jean-Baptiste Chaigneau». Conférence par Bernard Le Nail.

Ce lundi 17 novembre, une conférence sera donnée à 14 h 30 au CAC de Concarneau (Boulevard de Bougainville) dans le cadre de l'Université du Temps Libre, par Bernard Le Nail, correspondant actif de l'ABP et, par ailleurs, spécialiste des Bretons dans le monde. Il y parlera d'un Breton natif de Lorient et un peu oublié aujourd'hui, Jean-Baptiste Chaigneau qui a connu une destinée extraordinaire en Indochine, il y a deux siècles. Bernard Le Nail a fait en effet paraître un livre sur lui dans sa maison d'édition, Les Portes du large, en collaboration avec la Nouvelle Association des Amis du Vieux Hué, et beaucoup de Bretons ont ainsi pu déjà découvrir la vie de ce personnage et de plusieurs de ses compagnons.

Entre 1790 et 1802, des Bretons passèrent en effet au service du jeune prince Nguyên-Anh, descendant des rois de Cochinchine. La cause du jeune prince, traqué et pourchassé par les Taï-Son qui avaient massacré toute sa famille, paraissait alors désespérée. Grâce à l'aide de cette poignée de Bretons, il allait pourtant, en quelques années, reconquérir le trône de ses aïeux et réunifier le Dai Viet - devenu le Viêt Nam en 1804 - dans les limites qui sont encore les siennes aujourd'hui, du Cambodge à la Chine.

Jean-Baptiste Chaigneau, officier de marine natif de Lorient, joua un rôle majeur dans cette fabuleuse épopée. Il passa près de trente ans au service du roi de Cochinchine, devenu l'empereur d'Annam (sous le nom de Gia-Long), qui le fit général de l'armée du nord, marquis de Thang-Duc et grand mandarin.

Les relations qui se sont beaucoup développées entre la France et la République Socialiste du Viêt Nam depuis une quinzaine d'années sur les plans culturel, scientifique et économique, peuvent s'appuyer sur l'histoire étonnante de Jean-Baptiste Chaigneau pour s'élargir et se renforcer aujourd'hui. Du reste, lors des visites que Jacques Chirac, alors président de la République, a faites à Hanoï, en novembre 1997 et à nouveau en octobre 2004, il y a été fait plusieurs fois allusion. Ainsi le président Tran Duc Luong a évoqué le 6 octobre 2004 “l'amitié traditionnelle entre nos deux peuples, entre nos deux pays, qui date du XIXe siècle”. Il ne se référait évidemment pas à la conquête militaire de la Cochinchine et à la prise de Saïgon par les “marsouins” de Napoléon III en 1859, mais bien aux Bretons, qui avaient été au service de Nguyên Anh, devenu en 1802 l'empereur Gia-Long...

De même, les touristes de plus en plus nombreux qui se rendent au Viêt Nam (destination proposée par de nombreux voyagistes aujourd'hui en Bretagne) et dont la plupart font une étape dans l'ancienne cité impériale de Hué, devraient être heureux de savoir que des Bretons ont contribué activement au développement de ce pays, il y a deux siècles, bien avant qu'il ne soit question de conquête coloniale...

Pourquoi et comment des jeunes officiers de marine bretons furent-ils amenés à entrer au service d'un prince indochinois à l'époque où la France était en pleine Révolution ? Quel fut précisément leur rôle ? Que reste-t-il aujourd'hui de cette épopée ? Ce sont quelques-uns des questions auxquelles essaiera de répondre lundi Bernard Le Nail.


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