La Langue bretonne plutôt que dorures sénatoriales.
Alan-Erwan Coraud, maire – depuis mars dernier – de La Remaudière dans le Vignoble nantais, a été invité, comme tous les maires de Loire-Atlantique, à une réception au Sénat le 17 novembre, par les sénateurs de Loire-Atlantique à l'occasion du congrès des Maires de France.
La réponse officielle de Alan-Erwan Coraud aux sénateurs est d'abord en breton : “Trugarez med n'eo ket possubl evidon rag me e vin e staj brezhoneg”. Puis traduite en partie : “Merci, mais je serai en stage de breton.” (Voir photo).
Alan-Erwan Coraud ajoute : « Me reviennent les paroles de Glenmor :
“Dieu me damne si pour briller sous les dorures des palais parisiens il me fallait renier le paysan que fut mon père”. En l'actualisant : “...s'il me fallait renier ma langue que tous les Bretons doivent faire revivre” ».
Le père d'Alan-Erwan Coraud – Julian Coraud – a monté la Bibliothèque nationale de Bretagne Ker Arvor en 1947. Le fils est un militant breton depuis longtemps. Il dirige avec son épouse une agence de communication spécialisée dans le tourisme. Il gère aussi un domaine viticole dans l'est du Vignoble nantais. Alan-Erwan s'est toujours battu pour que le Muscadet soit reconnu comme vin breton, puisque pour lui aussi, la Loire-Atlantique est en Bretagne.
L'appellation Vin Breton étant sinon interdite, du moins non reconnue, Alan a contourné le problème en indiquant Vin celtique sur ses étiquettes – qui sont bilingues breton-français – et en y ajoutant un triskell doré du plus bel effet.
Élu maire de sa commune en mars dernier, il s'est empressé de mettre le Gwenn ha Du au fronton de la mairie. Le conseil municipal a voté par 14 voix pour et une contre.
Maryvonne Cadiou
À noter que Presse Océan, quelques jours plus tard, s'est évidemment inspiré de notre article : (voir le site) Sans rancune, PO, du moment que la bonne info circule !
■Je souligne toutefois deux choses, dans un souci d'efficacité pour la cause que nous avons tous à coeur:
- par définition, le Sénat est «La maison des collectivités territoriales»; par conséquent, il n'est nul endroit de la République où les Régions sont plus légitimes. Ce n'est ni le Palais de l'Elysée, ni Versailles, ni le Conseil d'Etat. Je me permets de mentionner que plusieurs fois à ce titre le Sénat a accueilli des manifestations bretonnes, avec musique, binious, débats, confrontations, et tout. Ce qui m'amène à un 2e point :
- plutôt que de briller par notre absence, en se drapant dans notre intégrité, ne vaudrait-il pas mieux, au contraire, que les militants soient présents partout où on peut espérer faire bouger les choses? Sun Tzu, dans l'Art de la guerre, disait déjà : va chez ton ennemi, vis comme lui, mange sa nourriture, apprends ce qu'il est, et alors tu le vaincras avec ses propres armes.
C'est ce que nous nous attelons à faire à Diwan Paris depuis cinq ans.
Lorsqu'il aura terminé son stage de breton, j'espère que notre courageux maire se fera un point d'honneur de réunir tous ses collègues maires de Loire-Atlantique convaincus de la cause bretonne afin qu'ils aillent tous ensemble s'infiltrer dans les institutions de la République pour faire avancer nos idées.
Lorsque le Maire de Paris est venu en visite officielle à diwan Paris, et que le Conseil Régional nous avait offert les drapeaux de l'europe, de la France et un Gwen-ha-du pour pavoiser à cette occasion, nous avons fait plancher nos deux avocats sur la question, et la position des drapeaux dépend tout simplement de la hiérarchie des entités : la plus grosse à gauche et la plus petite à droite. Ex : Europe, pays, conseil régional, département, ville. Si exceptionnellement une manifestation ouvre la porte à un pays invité d'honneur, le drapeau de l'invité d'honneur se place à droite pour le spectateur, soit à gauche (côté du coeur) de l'éventuel orateur invité (diplomate ou autre).
Petite fantaisie : le drapeau de la ville de Paris existe bien, mais ne se pavoise pas. C'est l'usage, Paris étant ville-capitale; le joli drapeau avec le bateau (fluctuat nec mergitur...) cèdant le pas à la banière tricolore.
Les positions des drapeaux dépendent de règles protocolaires très strictes respectées partout dans la diplomatie internationale. Quand je travaillais en Ambassade - et les Bretons de l'ONU pourront vous dire la même chose!- une position de drapeau erronnée, voulue ou pas, pouvait tourner en incident diplomatique...!
Merci pour cet article.
Vous êtes un exemple dans notre univers de lâcheté. Votre action peut être contagieuse, et faire honte aux carriéristes de tous poils, aux «collabos» qui ont renié leurs origines, et qui nous font honte, chaque jour de notre vie.
Savent-ils à quel degré d'indignité ils sont descendus ???
Dr MELENNEC, Ex-Consultant près le Médiateur de la République française.
«Le territoire de La Remaudière est réuni au début du XIe siècle à la baronnie de Champtoceaux en Anjou. En 1224, le roi de France Louis VIII, offre le territoire en récompense au duc de Mauclerc, duc de Bretagne à condition que ce territoire garde les us et coutumes d'Anjou.»