Nicolas Dzepina, de Mission Viejo, Californie, écrit :
Première réalité : L'aéroport de Nantes- Atlantique est international depuis longtemps ! Pour ceux qui ne le savent pas, il y a aujourd'hui quelques vols intercontinentaux vers Montréal, et des destinations “Vacances” comme Cancun (Mexique) etc...
Sa piste de 2900 mètres peut en accommoder beaucoup d'autres et gérer au minimum six fois plus de passagers. Celle unique de 2900 mètres à San Diego en Californie (voir le site) en accueille 18 millions, alors que cet aéroport s'étend seulement sur 248 hectares.
Avec ses 340 hectares, Nantes a amplement d'espace pour être réaménagé ou agrandi (si nécessaire) a une fraction du coût d'un NDDL (1). San Diego a plus de 300 atterrissages en plein cœur au dessus de la ville contre une cinquantaine de survols de Nantes et encore pas tous les jours..
Deuxième réalité : Ce n'est pas parce que l'on en construira un tout neuf que les avions vont se bousculer pour l'utiliser à l'ouverture et/ou dans un futur lointain, car ce ne sont pas les aéroports qui suscitent le trafic aérien, ce sont les compagnies aériennes !
Pour cela il faut au moins l'un et/ou les deux critères suivants :
— Soit une demande très importante de passagers de/vers Nantes, ce qui n'est et ne sera pas le cas. Comme preuve, l'échec – eh oui ! l'échec – de la ligne low-cost Nantes-Francfort par manque de passagers car le tissu industriel, économique Nantais et/ou touristique de la région reste trop limité pour justifier des déplacements tous azimuts aériens de/vers Nantes, autrement il y a longtemps qu'il y aurait d'autres vols sans même agrandir et/ou réaménager son unique terminal ;
— Soit en plus, un regroupement sur Nantes de passagers en provenance de différentes villes de l'hexagone ou d'ailleurs, pour, de là, les acheminer par un système de correspondance rapide et efficace (donc économiquement rentable) vers leur destination finale, ce qui ne sera jamais le cas à Nantes ou (NDDL) avec les deux principaux “hub” de Roissy CDG et Londres Heathrow à une heure de vol de Nantes.
Troisième Réalité : En 2007 Lyon a accueilli 7,3 millions de passagers contre 2,6 millions pour Nantes. Lyon est à deux pas de l'Allemagne et de la Suisse. C'est aussi un passage naturel pour se rendre en Italie du Nord et vers la Méditerranée. Malgré cela, la liaison directe Lyon - New York a capoté quatre fois par faute de passagers dans une région Rhône-Alpes autrement plus riche et plus industrialisée que Nantes et le Grand Ouest... Delta Airlines essaye une nouvelle fois depuis juillet dernier de la relancer en se partageant les coûts cette fois-ci avec Air France. Ils peuvent se le permettre car ils possèdent des créneaux d'horaires aux aéroports JF Kennedy et Newark, qui sont hors de prix pour les compagnies low cost pour y décoller et atterrir. De plus, quand un créneau devient libre à New York, la compétition est féroce pour l'avoir et c'est la direction de l'aéroport qui décide qui l'obtiendra. Une low cost n'a pratiquement aucune chance avec les ”poids lourds” du transport aérien. L'ancienne ligne Marseille – Nantes - New York était possible car la Compagnie UTA (qui a disparu) avait déjà des créneaux à New York. Ailleurs qu'à Paris, seul l'aéroport de Nice en France dispose des vols directs sur New-York avec Delta Airlines, en raison du positionnement de la région dans le tourisme international avec la Riviera, et Pornic n'est pas Nice.
Après, Monsieur Aumont veut faire croire que ça fonctionnera avec un flambant neuf à NDDL pour Nantes qui n'est pas Lyon et Nice au point de vue industriel et touristique, et de plus très mal située géographiquement pour en faire un hub international et servi par qui ?
Soyons sérieux ! car, encore une fois, ce sont les Compagnies aériennes qui font d'un aéroport un Hub et non l'inverse ! Air France à Roissy et à Amsterdam – Schipol, British Airways à Londres Heathrow, Delta Airlines a Atlanta etc..
Quatrième réalité : Ceux mal ou pas informés qui croient encore qu'avec un NDDL ils n'auront plus à aller à Paris (ou que les Parisiens viendront à NDDL), je rapporte ci-dessus les propos de M. Jean-Cyril Spinetta, le patron d'Air France, dans son rapport du 12 décembre 2000 au Sénat. « Soulignant le redressement spectaculaire d'Air France depuis la perte de 140 millions de francs enregistrée en 1996-1997, M. Jean-Cyril Spinetta a précisé que cette amélioration de la rentabilité était d'abord liée à la mise en place d'un nouveau programme de vols permettant d'optimiser l'utilisation des appareils. Il a indiqué qu'un quart des destinations long courrier avait été supprimé, mais que les fréquences avaient été densifiées, ce qui avait permis une croissance de 40 % malgré une fermeture du quart des lignes. Il a ensuite rappelé qu'Air France avait su mettre en place une plate forme de correspondance à Roissy- Charles de Gaulle pour ses vols moyen et long courrier, soulignant qu'aucune compagnie ne pouvait espérer survivre sans ce type d'organisation, comme le montraient les difficultés de British Airways, dont les activités sont fractionnées entre les deux aéroports londoniens».
Aujourd'hui cette stratégie d'optimisation d'Air France continue ! Mais puisque Monsieur Aumont parle de « en bordure de l'Océan” », c'est bien là qu'un aéroport devrait être placé avec décollage directement sur la mer, aux alentours de Pornic, relié par une liaison ferroviaire rapide qui existe déjà jusqu'a Saint-Gilles Croix de Vie. Cet aéroport sera bien plus accessible pour les Vendéens, et réduirait au maximum les nuisances sonores pour tout le monde, car on ne place pas un aéroport au milieu des populations, que ce soit à Nantes ou NDDL quand on a l'océan à 50 km.
Bien Cordialement
Nicolas Dzepina 25281 Darlington Mission Viejo Ca 92692
(1) NDDL : Aéroport de Notre-Dame-des-Landes
Le 10 septembre 2008
Jean-Yves QUIGUER
Président du Mouvement Fédéraliste de Bretagne
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