Le massacre de Saint-Aubin-du-Cormier doit être proclamé deuil national en Bretagne

Communiqué de presse publié le 22/07/08 7:36 dans Patrimoine par Louis Melennec pour Louis Melennec

Les nations n'ont pas besoin de consécration officielle - constitutionnelle, législative ou autre - pour être détentrices des symboles nationaux qu'elles se sont donnés à travers leur histoire.

En dépit des vicissitudes et de l'oppression subies depuis l'invasion de leur pays en 1488, les Bretons ont fait ressurgir ou ont recréé leurs symboles nationaux, par lesquels ils rétablissent leur unité et leur continuité par delà les siècles.

Les symboles et les valeurs symboliques de la Bretagne sont désormais presqu'au complet, par l'effet d'un consensus quasi spontané :

— les couleurs traditionnelles : le blanc et le noir ;

— l'hymne national : le Bro gozh va zadoù (= Vieux pays de mes pères) ;

— le drapeau national : le gwenn ha du ;

— la langue-symbole : le breton (même si le pays est bilingue, ce qui est considéré par la Bretagne comme un enrichissement, non comme un appauvrissement) ;

— le territoire, dans son intégrité, incluant la région de Nantes, actuellement dénommée “Loire-Atlantique”, nouvelle appellation de la “Loire-Inférieure” (!) ;

— la fête nationale : la Saint Yves.


Dans quelques jours va être commémoré le massacre perpétré par les armées françaises à Saint Aubin du Cormier, le 28 juillet 1488. Non par la presse bien pensante, mais par les Bretons venus spontanément, ou qui s'associeront par la pensée aux cérémonies commémoratives de cet événement grave, qui marque l'asservissement d'un pays libre depuis de nombreux siècles qui, par la vertu des moyens modernes de communication, accède maintenant à sa véritable histoire.


L'anniversaire de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier

L'anniversaire de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, le plus grand désastre subi par le peuple breton au cours de son histoire, doit être proclamée jour de deuil national.

Grâce aux travaux de quelques historiens de la nouvelle École, fermement décidés à écrire l'histoire de la Bretagne telle qu'elle s'est déroulée, et non telle qu'elle a été réécrite sous influence ou par idéologie, beaucoup de chemin a été parcouru.

Depuis l'invention d'Internet, nul n'est en mesure, désormais, de faire obstacle à la révélation, sur une grande échelle, de ce qui s'est passé en Bretagne, à partir du jour où, violant ses engagements solennels, la France a mis à exécution son projet, préparé depuis des années, de faire déferler ses armées sur notre territoire, détruisant villes, forteresses, remparts, anéantissant notre armée nationale à Saint-Aubin-du-Cormier, le 28 juillet 1488, laissant sur le terrain, dans un carnage sans précédent dans notre histoire, plus de 6000 victimes, dont plusieurs centaines appartenant aux troupes de nos alliés, venus nous secourir contre cette invasion condamnée par toute l'Europe.

La prise de conscience par les Bretons de leur identité, néantisée par les persécutions mises en oeuvre à partir de 1789, et par l'interdiction d'enseigner Notre histoire dans Nos écoles, s'est accélérée. Les idéaux affichés par l'Europe, l'imposition par celle-ci d'un code éthique visant à rendre aux peuples qui la composent leur dignité, en reconnaissant leur droit à l'existence, leur droit de transmettre leur culture et leur langue à leurs enfants, ont fait renaître à l'encontre de la France, une rancoeur extrêmement forte, ce pays essayant par tous les moyens d'échapper, sur ce terrain, aux principes généraux du droit, malgré les condamnations internationales incessantes qui pleuvent sur lui.

La vérité étant maintenant connue, il est devenu impossible de soutenir que la Bretagne a été “réunie” à la France par une Convention librement discutée et signée. Le prétendu ” traité” de 1532 était une mascarade, comme le furent les “Traités de protectorat” imposés au Maroc et à la Tunisie, et tant d'autres pays : les canons dans le dos, les armées de l'envahisseur à proximité. Il est devenu impossible de dissimuler le massacre de notre langue, de notre culture, de nos traditions, et les moyens mis en oeuvre par ceux qui ont commis ces crimes. Il est devenu impossible de nier que la Nation et la langue bretonnes ont une très grande antériorité par rapport au sentiment d'appartenance et à la langue, très tardifs, du pays colonisateur.

La Bretagne aura un jour sa propre Constitution, comme tous les pays qui ont, au cours des dernières générations, particulièrement des dernières décennies, ressurgi du néant, alors qu'ils avaient disparu de la carte internationale par la volonté de ceux qui les avaient conquis et annexés : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, l'Irlande, la Slovaquie, la Tchéquie, la Slovénie, la Croatie…., ou comme les vieilles Nations jadis annexées, aujourd'hui en possession de Statuts garantissant leurs Droits fondamentaux, comme l'exige la morale internationale (l'Écosse et la Catalogne, entre autres).

Les Bretons sont désormais en possession d'un hymne national, d'un drapeau national ; leur sentiment d'appartenance et d'Identité est d'une force peu commune ; il ont une fête – la Saint Yves – qu'il faut qualifier de nationale. Pour cela, ils n'ont demandé d'autorisation à personne, ce qui eût d'ailleurs été «indécent».

Il convient maintenant, dès le 28 juillet prochain, dans la presse, dans les sites et blogs, avant tout sur les lieux-mêmes où ont été massacrées en 1488, par les armées ennemies, plus de 6000 soldats, que le jour anniversaire de ce massacre soit célébré comme journée de deuil national.

L'occasion nous est offerte, toutes obédiences politiques confondues, de nous associer à ce grand dessein, qui ne peut qu'être hautement bénéfique et unificateur.

Texte rédigé par le Comité pour la Commémoration de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier comme Journée de Deuil National.


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