Rhodri Glyn Thomas, ancien ministre gallois de la Culture : Pour un véritable Parlement au service

Interview publié le 21/07/08 9:16 dans Europe par Jacques-Yves Le Touze pour Jacques-Yves Le Touze
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Rhodri Glyn Thomas en juin 2008 à Bruxelles pour le lancement du réseau européen consacré à la diversité linguistique.

Le Pays de Galles sera particulièrement à l'honneur cette année au Festival Interceltique de Lorient. À cette occasion, l'Agence Bretagne Presse a pu interviewer le ministre gallois de la Culture, Mr Rhodri Glyn Thomas.

Vendredi dernier, Mr Thomas présentait sa démission du gouvernement. (voir le site) . Le 22 juillet, un nouveau ministre de la culture était nommé : il s'agit d'Alun Ffred Jones, membre de l'Assemblée nationale pour Caernarfon et élu du Plaid Cymru.

Il nous a cependant paru intéressant de publier cette interview qui donne un aperçu de la politique menée par le gouvernement de coalition Labour – Plaid Cymru.

Concernant la démission de Mr Thomas, on peut s'interroger sur les réels motifs de celle-ci, les raisons données restant assez anecdotiques ; il est vraisemblable qu'au sein même du parti nationaliste Plaid Cymru, des tensions apparaissent notamment autour des initiatives du député Adam Price, promoteur du courant indépendantiste et, pour de nombreux observateurs, futur leader (à court ou moyen terme) du Plaid Cymru.

ABP : Vous serez présent au Festival Interceltique de Lorient : que signifie pour vous la présence du Pays de Galles à ce festival et comment considérez-vous les relations entre le Pays de Galles et la Bretagne ?

Rhodri Glyn Thomas : «Cette relation est très importante pour des raisons à la fois historiques, culturelles et linguistiques. Le Pays de Galles sera la nation mise à l'honneur cette année à Lorient et c'est une excellente opportunité de montrer ce qu'il se fait de mieux en matière culturelle et musicale dans le cadre d'un festival important pour les relations entre les pays celtes. Nous avons déjà un accord de coopération avec la Bretagne et nous continuerons à développer cette relation.»

ABP : La langue galloise retrouve des locuteurs chez les jeunes et en ville. Par contre, dans le monde rural, elle disparaît peu à peu. Comment pouvez-vous faire face à ce déclin de la langue là où elle était la plus enracinée ?

Rhodri Glyn Thomas : «Les changements démographiques ont un impact important sur l'avenir du gallois ; le défi pour le gouvernement gallois est de créer un environnement favorable au maintien d'une masse critique de locuteurs dans les régions galloisantes traditionnelles en complément du nombre croissant d'enfants et de jeunes ayant appris le gallois dans des régions urbaines traditionnellement anglicisées.

La question principale concernant la langue galloise est que celle-ci puisse être utilisée dans tous les domaines de la vie sociale, culturelle, économique, politique, etc.. Le gouvernement peut créer cette opportunité et encourager l'utilisation de la langue, mais l'avenir du gallois dépend avant tout de ceux qui choisissent de l'utiliser.

Ma tâche principale est de préparer le Welsh Language Legislative Competency Act qui renforcera les droits des galloisants, confirmera le statut officiel de la langue galloise et créera une Commission chargée de l'avenir de la langue.»

ABP : L'Irlande et l'Écosse ont développé une image touristique très dynamique : quelle politique souhaitez-vous mener en ce domaine ?

Rhodri Glyn Thomas : «Nous souhaitons développer une stratégie touristique basée sur notre culture et notre patrimoine ainsi que sur le développement durable. Promouvoir notre patrimoine et notre culture à destination des touristes mais aussi des Gallois eux-mêmes.»

ABP : Le gouvernement gallois fonctionne sur une alliance entre travaillistes et nationalistes du Plaid Cymru. Avez-vous les coudées franches vis-à-vis du Labour pour mettre en œuvre votre politique ?

Rhodri Glyn Thomas : «La coalition repose sur des discussions ouvertes et franches entre les 2 partis. Personnellement, en tant que socialiste et nationaliste, je suis assez heureux de cette opportunité de travailler au sein du gouvernement avec d'autres socialistes.»

ABP : La dévolution actuelle vous convient-elle ou souhaitez-vous évoluer vers une «indépendance» à l'écossaise ?

Rhodri Glyn Thomas : «En fait , je ne suis pas satisfait de la situation constitutionnelle actuelle qui nous limite dans nos pouvoirs législatifs. Ce dont nous avons besoin au Pays de Galles est d'un véritable Parlement au service du peuple gallois.

L'indépendance du Pays de Galles est le but à long terme du Plaid Cymru ; pour ma part, je veux militer pour l'obtention d'un parlement de plein exercice pour le Pays de Galles.»


Propos recueillis par Jacques-Yves Le Touze / ABP


Vos commentaires :
michel jan
Vendredi 15 novembre 2024
comment être sûr que J.Y LE Drian puisse prendre connaissance de cet ITW et s'en inspirer à 100 pour 100 ?

Michel JAN


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