Un roman criminel de Paul Féval réédité par Ouest-France : La fabrique de crimes

Présentation de livre publié le 16/07/08 1:28 dans Cultures par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail

Le quotidien Ouest-France a eu la bonne idée de rééditer cet été huit grands classiques du roman policier. Ces petits ouvrages sont vendus à un prix très léger (2,90 euros) en même temps que le journal.

Il y a déjà eu, le 1er juillet, «Le mystère de la chambre jaune» (1907), par Gaston Leroux, le 8 juillet, «Double assassinat dans la rue Monge» (1841), d'Edgar Allan Poe, et le 15 juillet, «Les aventures de Sherlock Holmes» (1887) d'Arthur Conan Doyle.

Il y aura, le 22 juillet, «Le fantôme de l'opéra» (1910), de Gaston Leroux, le 29 juillet, «Le voleur de cadavres» (1884), de Robert Louis Stevenson, le 5 août,« Le crime de Lord Arthur Saville» (1887) par Oscar Wilde, le 12 août, «La fabrique de crimes» (1858), par Paul Féval, et, le 19 août, «L'hôtel hanté» (1878), de Wilkie Collins.

Sur ces huit romans, cinq sont parus au XIXe siècle et trois au début du XXe siècle, et, sur ces sept auteurs, il y a un Parisien : Gaston Leroux (Paris, 1868 - Nice, 1927), un Américain : Edgar Alan Poe (Boston, 1809 - Baltimore, 1849), deux Écossais : Arthur Conan Doyle (Édimbourg, 1859 - 1930) et Robert Louis Stevenson (Édimbourg, 1850 - Samoa, 1894), un Irlandais : Oscar Wilde (Dublin, 1854 - Paris, 1900), un Anglais : Wilkie Collins (Londres, 1824 - 1889) et un Breton : Paul Féval (Rennes, 1816 - Paris, 1887).

Ce dernier est un peu oublié et, de même que l'on connaît mieux Sherlock Holmes que son créateur, Arthur Conan Doyle, le chevalier de Lagardère (Le Bossu) est infiniment plus connu que son créateur, Paul Féval. Celui-ci était né à l'hôtel de Blossac, 6 rue du Chapitre, à Rennes, à deux pas de la cathédrale. C'est dans sa ville natale qu'il fit toutes ses études obtenant son baccalauréat en 1833 et sa licence de droit en 1836. Il s'inscrivit alors au barreau de Rennes et prêta son serment d'avocat, mais la première plaidoirie qu'il fit, fut tellement catastrophique qu'il renonça bien vite à ce métier auquel il n'était manifestement pas destiné et, en 1837, il partit tenter sa chance à Paris où il exerça durant six ans divers petits métiers avant de percer comme romancier feuilletoniste à partir de 1844 et de devenir bientôt immensément célèbre. Écrivain prolifique, il allait publier près de 200 volumes au cours de sa carrière, connaissant plusieurs fois la fortune, mais aussi la ruine et la misère. Improvisateur de talent, il travaillait le plus souvent sans plan et il se vanta une fois d'avoir écrit un important roman en trois jours. Cette trop grande facilité explique l'écriture souvent relâchée de nombre de ses romans. Plusieurs ont fait l'objet d'adaptations cinématographiques et télévisuelles, dont «Le Bossu», «Le Loup blanc» et «Les Habits noirs».

Nombre de romans de Paul Féval sont des histoires criminelles, mais «La fabrique de crimes» est sans doute le plus étonnant de tous. C'est une œuvre inclassable, extravagante, fantastique, excessive, pleine d'humour, menée à un rythme infernal, avec un effet de surprise permanent et un total de sept mille trois cent victimes.

Le 12 août, il faudra se précipiter pour l'acquérir et le dévorer.


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