Ligue celtique : la France remise en question dans la politique linguistisque des monuments aux mort

Rapport publié le 26/06/08 6:06 dans Justice et injustices par Cathal Ó Luain pour Cathal Ó Luain
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Communiqué de presse :

La Ligue Celtique a écrit à l'ambassadeur de France à Londres afin d'obtenir des clarifications sur un incident qui a eu lieu en Belgique et au cours duquel les autorités françaises sont intervenues afin d'empêcher la mise en place d'une plaque commémorative portant une inscription en breton.

Le peuple breton a contribué de façon disproportionnée aux forces armées françaises tout au long de la première guerre mondiale, et plus particulièrement à Dixmude en Belgique – ville où se trouve le monument aux morts tant contesté – où plus de 2000 fusiliers marins bretons sont morts au cours d'un seul combat.

Le fait que des plaques commémoratives portent des inscriptions dans les autres langues celtiques ne semble pas avoir été sujet de litige dans d'autres pays. Les monuments aux morts nationaux en Écosse et au Pays de Galles portent des inscriptions en gaélique et en gallois respectivement. Le monument aux mort national de l'Île de Man ne porte aucune inscription en manxois bien qu'il ne semble exister aucune proscription à cela. En effet au moment où la première guerre mondiale a été déclenchée, 5 à 10 % de la population parlaient le manxois. De façon assez ironique d'ailleurs, le monument aux morts (comme tant d'autres) est une croix celtique.

La Ligue a fait remarquer à l'ambassadeur de France que l'interdiction par la France d'utiliser le breton sur les plaques commémoratives des monuments aux morts - si une telle interdiction existe – serait tout à fait scandaleuse. Nous avons également souligné le paradoxe qui veut que la plupart des monuments aux morts en France portent des inscriptions dans d'autres langues celtiques. Les monuments aux morts et les plaques érigés en l'honneur des régiments écossais portent des inscriptions en gaélique.

De plus, en 1925, le Comité des Monuments aux Morts Nationaux Irlandais a décidé d'ériger des monuments en l'honneur des 10e et 16e divisions (toutes deux irlandaises) dans trois des pays dans lesquels elles avaient combattu. Trois croix de granit ont été construites, chacune pesant environ 4 tonnes, et portant toutes trois l'inscription suivante en irlandais (gaélique) «Do chum Gloire De agus Onora na hEireann» (À la gloire de Dieu et en l'honneur de l'Irlande). La croix qui commémore la 10e division (irlandaise) fut érigée à Salonika. Celle commémorant les services de la 16e division (irlandaise) en Flandres fut érigée à Wytschaete. Et celle commémorant les services de la 16e division (irlandaise) en France fut érigée dans le cimetière de l'église de Guillemont.

Traduction : Émilie Champliaud

«H.E. Maurice GOURDAULT-MONTAGNE Ambassador of France to the United Kingdom French Embassy 58 Knightsbridge London SW1X 7JT

Dear M. Ambassador,

I was very concerned to learn recently that objections had been raised to an inscription on a War memorial in Belgium worded in the Breton language.

Hundreds of thousands of Breton servicemen have served France over the centuries, not least in the two World Wars.

The memorial at Dixmude in Belgium was inscribed with a plaque in the Breton language in August 2006. It said »In tribute to the Bretons who died in Dixmude for freedom, October 16th – November 10th - Enor d'ar vretoned marv e Dixmuiden evit ar frankiz 16 a viz here – 10 a viz du 1914«

Following an act of mindless vandalism it was removed for repair. Prior to to it being re-fixed to the war memorial, one week before the official ceremony, Dixmude's mayor received a letter from a delegate to Souvenir Français in Belgium who asked for the ceremony to be postponed and explained that the French embassy had been informed. Apparently, the postal address of Souvenir Français is the same as the French embassy's in Belgium - so one can only assume that this intervention has official sanction.

From enquiries I have made it appears that there is a general proscription on War Memorials carrying inscriptions in the Breton language. Can you confirm or deny this?

If it is the case that the Breton language is not allowed to be used on War monuments then this is little short of scandalous. In addition, it does create something of a paradox because some British war memorials in France are inscribed with Celtic languages.

Many Bretons died in the lengthy battles in and around Dixmude. In one engagement over 2000 Breton Marines were killed. Many of those who died would at that time have been native speakers of the Breton language. In the circumstances it surely is appropriate to recognise their ultimate sacrifice in their own language.

Yours faithfully,

J B Moffatt Director of Information»

There is a related article to this one on the Agence Bretagne Presse site (translation feature at base of page) at:

(voir le site)

J B Moffatt Director of Information Celtic League

08/06/08


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