L'artiste breton de renommée internationale Alan Stivell a réagi avec colère et profonde indignation aux récentes prises de position de l'académie française et du sénat contre la reconnaissance constitutionnelle des langues régionales. Alan n'hésite pas à voir derrière les beaux uniformes parés de dorures et les bicornes, des «sauvages».
Alan Stivell tient à déclarer que «Le texte signé par tous les académiciens à l'unanimité, y compris par Érik Orsenna, me choque particulièrement. Il fait la démonstration que ces académiciens (si l'on se réfère à la définition de la civilisation) ne font certainement pas partie de l'humanité civilisée, celle dont la première caractéristique est de remplacer les réflexes animaux par la raison. Ils se comportent en animal détruisant tout autour de lui, dans la peur instinctive et irraisonnée d'être tué soi-même. On peut se dire civilisé le jour où on cesse de participer à la destruction des trésors irremplaçables et inestimables de l'humanité (croyant ainsi valoriser sa propre culture ?). Que pensent ces académiciens de l'explosion par les Talibans des statues de Bouddha – inacceptable et pourtant moindre dans l'échelle de la gravité ?»
Réagissant aussi au vote du sénat, Alan Stivell y voit un «triple crime». C'est à dire : «Un crime contre les lois internationales protégeant les minorités sans défense contre les majorités communautaristes ; crime contre les lois françaises interdisant toute forme de racisme et de discrimination ; crime contre la Civilisation, car ne relevant que de l'instinct animal.»
(voir le site) de BBC Cymru où Gwyn Griffiths, qui est aussi correspondant pour ABP, a publié un article en gallois sur le sujet.
Philippe Argouarch
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