L'Association des Écrivains bretons livre sa position sur le débat - Langues régionales et Académie française

Communiqué de presse publié le 21/06/08 15:48 dans Politique par Nathalia Monjaret pour AEB-USB
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Communiqué de l'Association des Écrivains bretons.

Vannes, 22 juin 2008

La mission de l'Académie française, conférée dès l'origine par les statuts, est de : " veiller sur la langue française et accomplir des actes de mécénat."

Pour s'acquitter de la première mission, l'Académie a travaillé dans le passé à "fixer la langue, pour en faire un patrimoine commun à tous les Français et à tous ceux qui pratiquent notre langue." (Extrait des statuts).

Constat : Il fallait donc d'abord se pencher sur ces statuts. Or ils proclament l'exclusivité et expliquent la réaction des « immortels ». Si la Constitution est modifiée il y aura bien, comme l'affirme aujourd'hui l'Académie française, une contradiction. En effet l'article 1 de la Constitution voté par les députés instituant les langues dites « régionales » dans le patrimoine commun des Français, l'Académie française devient de ce fait incomplète : même si l'on ne sait pas quels droits s'attachent à l'appartenance au patrimoine, elle n'est désormais plus seule dans le patrimoine linguistique, elle devient l'Académie de la langue française.

L'article 2 qui affirme que le français est la langue de la République apparaît alors comme une disposition "technique" qui vise à ce que la langue "pratique" de communication officielle soit le français. Cependant, tant que les droits des autres langues du patrimoine ne sont pas explicités, on ne sait pas si cet article marque une notion de "priorité" ou une notion d'exclusivité qui s'attacherait encore à la langue française.

Conséquence : De deux choses l'une :
— 1. Soit on refond les statuts de l'Académie française en intégrant les langues minoritaires de France, et l'on crée en son sein autant d'académies..
— 2. Soit on refuse cette refonte et cela impose à l'État, pour être cohérent, de fonder autant d'académies "séparées" qu'il y a de langues minoritaires réclamant une telle institution.

Corollaire et proposition : Il serait bon que les articles 1 et 2 de la Constitution soient modifiés de la façon suivante :
Art. 1 : La langue française ainsi que les langues minoritaires de France font partie de son patrimoine commun.
Art. 2 : Le français est la langue majoritaire de la République ; son emploi est favorisé dans l'administration.


Motion :

Les écrivains bretons, forts de plus de deux mille auteurs, contribuent à la défense et à l'illustration de la langue française et de la langue bretonne. Ils demandent qu'une solution permettant à chaque langue de France d'être protégée et promue soit étudiée par le gouvernement qui assurera par la loi des moyens suffisants aux plus menacées. Si l'État se montrait indifférent, il devrait s'attendre à ce que les autorités morales compétentes en chaque langue créent leurs propres institutions.

À l'instar de la Bahasa Indonesia, parlée par 250 millions de personnes, la langue "officielle de l'Indonésie", parmi 400 langues et dialectes parlés dont peut-être une trentaine de langues "enseignées".

Yves Lainé
19 Juin 2008


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Dimanche 19 mai 2024

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