Fondée en 1843 par Jules Rieffel, agronome originaire d'Alsace, et par Armand du Châtellier, historien, l'Association Bretonne se proposait dès son origine d'œuvrer pour le développement économique de la Bretagne, qui passait alors par la promotion du progrès technique dans l'agriculture, tout en favorisant la connaissance de l'histoire, des arts et des lettres, et en se mobilisant pour la défense de la langue et de la culture bretonnes.
Dissoute par décret impérial en 1859, elle repris vie en 1873 et n'a pas cessé son activité depuis. Parmi les personnages remarquables qui en ont fait partie, on peut citer Auguste Brizeux, Théodore Hersart de La Villemarqué, Anatole Le Braz, Joseph Loth, Vincent Audren de Kerrel, François Jaffrennou Taldir, René de Kerviler, Joseph-Guy Roparz, Michel du Halgouët, François Vallée AbHervé, Charles de Lorgeril et bien d'autres. C'est de l'Association Bretonne que sont issues la plupart des sociétés historiques actuelles des cinq départements bretons.
Forte aujourd'hui de plus de 1100 membres, l'Association Bretonne organise chaque année un congrès dans un département différent. En 2008, ce congrès se tient en Ille-et-Vilaine et c'est la ville de Vitré qui a été choisie dans le cadre de la célébration des Mille ans de la ville.
Plus de 250 congressistes venus des cinq départements bretons et de l'extérieur sont attendus ce vendredi au Centre culturel Jacques Duhamel de Vitré pour ce congrès qui va se dérouler sur trois jours selon le programme suivant :
Vendredi 20 juin
Matinée : histoire - salle Mozart du Centre culturel Jacques Duhamel, rue de Verdun
8h30 : accueil des congressistes
9h00 : ouverture du Congrès - mot d'accueil de la Municipalité
9h20 à 10h20 : Histoire médiévale de Vitré, par le professeur Daniel Pichot
10h30 à 11h15 : Naissance du Protestantisme au pays de Vitré est extension en Bretagne, par le professeur Jean-Yves Carluer (Brest)
11h15 à 12h00 : Les marchands de draps et de toiles à Vitré au XIVe et XVe siècles, par M. Manuel-Olivier Labro
12h00 : repas au Centre culturel Jacques Duhamel
Après-midi : visites à Vitré
14h00 : visites d'entreprises vitréennes (par groupes de 40 personnes)
16h00 à 17h30 : visite guidée de la vieille ville et du château.
18h00 : pot du Maire, allocutions 18h45 à 19h30 : concert à la basilique Notre-Dame
Samedi 21 juin - salle Mozart du Centre Culturel, rue de Verdun
Matinée : les hommes
9h00 à 9h40 : La langue bretonne en Haute Bretagne au fil des siècles, par M. Jean-Yves Le Moing
9h40 à 10h45 : Madame de Sévigné et la Bretagne, par M. l'abbé Bernard Heudré 10h45 à 11h30 : Aux sources de la vocation missionnaire dans le pays de Vitré aux XIXe et XXe siècles, par Mme le professeur Catherine Marin
11h30 à 12h15 : Les zouaves pontificaux bretons en Italie (1860-1870), par le professeur Jean Guenel
12h15 : repas au Centre culturel (traiteur) Après-midi : Vitré aujourd'hui
14h00 à 15h00 : Le pays de Vitré, dans la décentralisation à la française aujourd'hui, par M. Loeiz Laurent
15h00 à 16h15 : Mondialisation, réforme de la PAC, défis énergétiques : quelles perspectives pour l'agriculture bretonne et vitréenne, par M. Pierre Rainelli
16h15 à 17h00 : Mise en valeur du patrimoine local depuis 30 ans. Le service Ville d'Art et d'Histoire de Vitré. Réalisations et projets (2005-2008), par M. Stéphane Gautier
17h00 : Assemblée Générale de l'Association Bretonne
(en soirée : Fête de la musique)
Dimanche 22 juin
9h30 : visite guidée de la basilique Notre-Dame
11h00 : messe en l'église Notre-Dame (célébré par M. l'abbé Rannou)
12h30 : déjeuner au restaurant Le Bretagne à Louvigné-de-Bais
14h30 : église de Louvigné (deux guides) - Evocation des frères Amyot d'Inville
15h15 : dolmen de la Roche-aux-Fées (deux guides)
16h15 : passage au château de Châteaugiron (guide)
16h30 : visite du manoir du Bois-Orcan (guide)
18h00 : pot dans le cloître des Bénédictins (Notre-Dame)
19h00 : Clôture du Congrès.
Le conférenciers :
M. Jean-Yves CARLUER Maître de conférence d'histoire contemporaine à l'Université de Bretagne Occidentale (UBO) à Brest, Jean-Yves Carluer est spécialiste de l'histoire contemporaine (et particulièrement celle du XIXe siècle), de l'histoire sociale à partir des sources sérielles (conscription, hospitalisation, recensements...) et de l'histoire des minorités (principalement le protestantisme). Il est l'auteur d'une thèse de doctorat sur «les protestants bretons XVI-XXe siècles» (1992), encore inédite, mais dont une synthèse est parue en 1994 : «Protestants et Bretons, la mémoire des hommes et des lieux».
M. Stéphane GAUTIER Animateur de l'Architecture et du Patrimoine de la Ville de Vitré depuis 2002, guide conférencier national, il est responsable des éditions Ville d'Art et d'Histoire de la Ville de Vitré et de l'accueil des publics. En 1999-2000, il a réalisé l'inventaire des archives des Hay des Nétumières et de Bonteville conservées au château de Monbouan et a soutenu, sous la direction du professeur Olivier Chaline, un DEA d'histoire moderne en 2001 : «Marie-Paul (1753-1821) et Emilie-Olympe (1761-1842), le marquis et la marquise des Nétumières en famille et en société». Il est l'auteur de plusieurs articles parus dans les bulletins et mémoires de la SAHIV et de la SHAB : «Le marquis et la marquise des Nétumières dans la tourmente révolutionnaire (1789-1799)», «Les Hay de Bonteville et des Nétumières à Monbouan et aux Rochers», «Bonteville, Langle, Nétumières et Rosnyvinen de Piré, quatre grandes familles vitréennes sous l'Empire et la Restauration». Il a également participé en 2003 au colloque «Autour du Château», organisé par l'Université Rennes 2 Haute-Bretagne : «Emilie, marquise des Nétumières et les domestiques du château des Rochers». Ses recherches actuelles portent sur Madame de Sévigné à Vitré.
Professeur Jean GUÉNEL Ancien chef du service de néphrologie à l'UFR de médecine de Nantes, auteur d'importants travaux scientifiques dans ce domaine, mais également, surtout depuis sa retraite, érudit nantais très actif, passionné par tout ce qui concerne l'histoire de sa ville (il est un membre très actif de la Société Archéologique et Historique de Nantes et de Loire-Atlantique, fondée en 1845). Il a publié nombre d'articles, très «solides», sur des sujets fort divers dont un sur «Paul de la Gironière (1787-1862)», un médecin nantais qui vécut d'incroyables aventures aux Philippines entre 1818 et 1838. Il a aussi coordonné un travail très original sur «le patrimoine hospitalier de Loire-Atlantique» (1995). Il est surtout l'auteur d'un livre de référence sur les zouaves pontificaux : «La dernière guerre du pape : les Zouaves pontificaux au secours du Saint-Siège : 1860-1870» (Presses universitaires de Rennes, 1998, 195 p.)
Père Bernard HEUDRÉ Aujourd'hui curé de la cathédrale à Rennes, après avoir été notamment professeur à la faculté de théologie d'Angers, puis curé archiprêtre de la cathédrale de Saint-Malo de 1988 à 1954, puis vicaire général. Il est aussi délégué épiscopal pour la pastorale de la culture. Il est l'auteur de nombreux travaux sur des écrivains et des penseurs, comme François-René de Chateaubriand, Félicité de Lamennais et surtout saint Augustin auquel il a consacré un livre essentiel : «Saint Augustin ou la naissance de l'homme occidental» (1988). Très attaché à Fougères, il préside depuis de nombreuses années déjà la Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères (fondée en 1913), dans le bulletin de laquelle il a écrit de nombreux articles. Il a aussi écrit un livre de référence : «Fougères, le pays et les hommes» (1980). Bernard Heudré est également membre de la Société Chateaubriand.
M. Manuel-Olivier LABRO Titulaire d'une maîtrise d'histoire, il est assistant pédagogique dans un lycée parisien. Passionné d'histoire médiévale, en particulier dans le domaine des activités de négoce, Manuel-Olivier Labro est originaire du Périgord et il a étudié les similitudes existant entre le Périgord et la Bretagne dans le commerce des toiles à la fin du Moyen Âge.
M. Loeiz LAURENT Directeur régional de l'INSEE (Institut National des Statistiques et Études Économiques) à Rennes de 1981 à 1993 puis chargé dans cette même ville d'une mission nationale d'études des solidarités territoriales. Fondateur de l'ABRI (Association bretonne des relais et itinéraires) et de l'AAIEC (Association pour l'application de l'informatique aux études celtiques), président du CLAR (Comité de liaison pour l'action local et régionale). Loeiz Laurent est un ardent partisan du principe de subsidiarité, qu'il préfère appeler principe de proximité. Membre de la Mission régionale auprès du préfet de région (devenue SGAR (Secrétariat général aux affaires régionales)), collaborateur du CELIB au tournant des années 1960-1970, Loeiz Laurent est aussi connu comme un infatigable défenseur de l'idée de «pays». Il participé à la rédaction du livre blanc Bretagne, une ambition nouvelle (1971, 173 p.), puis a publié en 1977, avec son ami Louis Ergan, un ouvrage essentiel : «Vivre au pays : comment guérir le mal français de la concentration des hommes, de l'argent, du pouvoir »(180 p.). Il a écrit de très nombreux articles et a aussi collaboré à divers ouvrages collectifs, dont Retour aux pays (INSEE 1979), l'«Atlas de Bretagne» préparé par l'INSEE et Skol Vreizh (1990) et «L'espoir breton du XXIe siècle, La Bretagne en âge de réveil» (1998). Plus récemment il a publié «La fin des départements. Le recours aux pays» (PUR, 2002, 151 p.). Sur un registre plus culturel, Loeiz Laurent a publié en 1969 une plaquette «En faveur de la langue bretonne, un technicien ouvre ses dossiers et en 1990», résultat d'entretiens menés par l'INSEE, «Propos sur la langue bretonne».
M. Jean-Yves LE MOING Ingénieur diplômé de l'École centrale de Paris, il a fait une carrière de chercheur au CNET (Centre National d'Études des Télécommunications) à Lannion, mais, bretonnant ayant étudié le vieux et le moyen breton, il a été aussi un des animateurs de l'AAIEC (Association pour l'application de l'informatique aux études celtiques). En 1988, il a soutenu une thèse de doctorat en lettres sur« la toponymie bretonne en Haute Bretagne ; analyse informatique des formes anciennes et modernes», dont une version grand public a été publiée en 1990 sous le titre : «Les noms de lieux de Haute Bretagne» (480 pages). Il a aussi fait paraître sur ce même sujet en 2004 un livre vraiment accessible à tous : «Noms de lieux de Haute Bretagne», enrichi et réédité en 2007. Jean-Yves Le Moing a aussi participé à un petit livre sur «Trébeurden» en 1997 et à un livre sur «Pontivy vers 1820», publié en 2001. Il est membre du conseil d'administration de l'Association Bretonne et responsable de son site internet.
Madame Catherine MARIN Docteur en histoire (Paris IV sorbonne), originaire d'Ille-et-Vilaine, Catherine Marin est maître de conférences à l'Institut catholique de Paris et spécialiste de l'histoire de la marine et de l'histoire des missions à la Faculté de lettres et à la Faculté de Théologie à l'Institut Catholique de Paris. Elle a déjà publié dans des revues scientifiques de nombreux articles de biographie sur des missionnaires en Asie aux XVIIe et XVIIIe siècles, ou d'études sur l'activité missionnaire en Cochinchine, au Tonkin, dans le Sichuan, etc. Elle est auteure et co-auteure de plusieurs ouvrages : «Le rôle des missionnaires français en Cochinchine au XVIIe et XVIIIe siècle» (Éditions Église d'Asie, 1998), «Les Écritures de la mission en Extrême-Orient- Le choc de l'arrivée XVIIIe-XXe siècles, de l'attente à l'arrivée, Chine, Asie du Sud-Est, Japon», anthologie de textes missionnaires (Brepols, 2007) et «Les Missions Étrangères -Trois siècles et demi d'Histoire et d'Aventure en Asie», ouvrage collectif (éditions Perrin, 2008). Elle a été la co-organisatrice du colloque d'avril dernier marquant le 350e anniversaire des Missions Etrangères de Paris. Par ailleurs, Madame Catherine Marin est membre du CREDIC ( Centre de recherches et d'échanges sur la diffusion et l'inculturation du christianisme), membre du comité de rédaction de la revue «Histoire et Missions chrétiennes», éditée par Karthala et responsable du GIREM (Groupe de Recherche Interdisciplinaire sur les Écritures Missionnaires)..
Professeur Daniel PICHOT Professeur agrégé d'histoire et de géographie, Daniel Pichot a enseigné durant de nombreuses années au lycée Bertrand d'Argentré à Vitré. Il a été chargé du service éducatif des Archives départementales d'Ille-et-Vilaine, puis, en 1992, il a soutenu une thèse de doctorat en histoire à la Sorbonne. Il et devenu en 1995 maître assistant à l'Université de Haute Bretagne Rennes 2, puis aujourd'hui professeur. Il a beaucoup travaillé sur les cartulaires manceaux de l'abbaye de Savigny et en 1995 il a fait paraître un important volume issu de sa thèse : «Le Bas-Maine du Xe au XIIe siècles: étude d'une société». Outre des dossiers pédagogiques publiés par le CRDP tels que «Les hommes au Moyen Âge en Bretagne» et «Les transports intérieurs en Bretagne 1880-1940», co-organisé plusieurs colloques et participé à la publication de leurs actes. On lui doit aussi «Le Village éclaté. Habitat et société dans les campagnes de l'Ouest au Moyen Âge» (Presses universitaires de Rennes, 2002, 395 p.) Daniel Pichot a fait paraître en 1995 aux éditions Ouest-France un guide couleurs de 48 pages : «Vitré et son pays». Enfin, depuis près d'un an, il est la principale «cheville ouvrière» d'une grande « Histoire de Vitré», dont la parution sera en 2009 un des événements marquants des mille ans de Vitré.
M. Pierre RAINELLI Ancien élève de l'École Nationale Supérieure d'Agrononomie de Rennes (ENSAR), héritière de l'École de Grandjouan, fondée par Jules Rieffel (l'un des fondateurs et longtemps président de l'Association Bretonne), il y a eu comme condisciple un certain Pierre Méhaignerie vers 1960. Ingénieur agronome et docteur en sciences économiques, directeur de recherche honoraire en économie à l'Institut National de la Recherche (INRA), il a mené de nombreux travaux d'économie régionale et d'économie de l'environnement - il a été notamment un des experts qui ont été chargé d'évaluer le coût économique des dommages causés à l'environnement par le naufrage de l'Amoco Cadiz en mars 1978 - avant de s'intéresser aux questions de libéralisation des échanges. Il est l'auteur ou co-auteur de plusieurs livres :
• «Les relations entre capital et production dans l'agriculture, essai sur le coefficient de capital» (1971)
• avec son collègue François Bonnieux, «Catastrophe écologique et dommages économiques. Problèmes d'évaluation à partir de l'Amodo Cadiz» (1991, 198 p.)
• «L'Agriculture de demain. Gagnants et perdants de la mondialisation» (2007, 157 p.).
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