Hors du français, point de salut, exit des langues régionales dans la Constitution,
A l'heure, où tant l'Australie en février dernier que le Canada hier, présentaient leurs excuses officielles aux autochtones de leurs territoires auxquels ces pays avaient fait subir des traitements iniques afin de les assimiler, où en est la France quant à ses cultures et langues régionales ? A la dernière place en Europe.
Nos langues et cultures furent durement réprimées à l'école. Des générations et des générations peuvent en témoigner. Ils se souviennent des humiliations, des méchancetés sans nom, de l'éducation à la délation : ce fut ignoble de la part d'éducateurs de se conduire ainsi envers des enfants. Néanmoins, nos langues régionales et nos cultures survivent encore mais toujours sous les vexations et les coups bas de zélateurs de l'État central, ou encore d'élus ignares quant à ce qu'est une culture et sa transmission.
La pérennité de ces langues et cultures est loin d'être gagnée. Des démarches contraires à leur préservation se multiplient. Des décisions sont prises pour mieux les asphyxier qui relèvent d'un obscurantisme honteux et discriminatoire, des dénis de démocratie en désaccord avec les textes signés par la France, membre fondateur de l'Europe et qui va la présider dans quelques jours ! Bravo !
Et voilà que l'arrogante Académie Française s'empare du projet de modification de l'article 1 de la Constitution qui n'est qu'une reconnaissance de l'existence des langues régionales. Projet dont on ne sait pas s'il passera ou pas, sous les fourches Caudines du congrès en juillet. Aussi prend-elle les devants et met cette modification possible en charpie pour mieux préparer son échec devant le sénat ce mardi… Pire, demande aux élus son retrait pur et simple.
Point besoin de démocratie aux yeux de nos académiciens pour faire valoir leur évangile. Ils ont parlé. La messe est dite. Ainsi soit-il de la prééminence de la langue française sur toutes les autres, pour les siècles des siècles ! Amen.
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