Disparition d'Henri Maho

Disparition publié le 14/06/08 9:30 dans Cultures par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail

Figure importante de la culture bretonne en Pays Vannetais, Henri Maho est mort jeudi dernier à Pont-Malo à Baud à l'aube de ses 87 ans. Ses funérailles auront lieu lundi à 14h30 en l'église Notre-Dame de la Clarté à Baud.

Né le 31 juillet 1921 à Guénin (Pays Vannetais), Henri Maho (Herri Maheù) découvrit le français à l'école et eut comme beaucoup d'enfants bretonnants de sa génération à subir l'infâme symbole à l'école primaire, mais il n'accepta pas cette interdiction qui lui fut faite de parler sa langue et, de bonne heure, il s'engagea dans la défense et la promotion de la culture bretonne.

Ayant appris seul à écrire le breton, il créa un cours de breton dès 1942 à Locminé et, à partir des années 1950, quand fut passée la vague de persécution aveugle contre toute forme d'action culturelle bretonne, il multiplia les initiatives en faveur le l'identité bretonne, donnant des cours de breton à Bignan, puis à nouveau à Locminé, participant à la création de la revue «An Doere», multipliant les articles dans les journaux du pays de Vannes afin de sensibiliser les habitants, en particulier les jeunes. Également sportif, il créa et/ou participa à la création de nombreuses associations : Club sportif de Baud, Union cycliste (en 1945), Société bouliste et paletiste de Baud, Vélo Club Pontyvien, Club nautique section canoë kayak, Syndicat d'initiative du Pays de Baud, etc..

Passionné par le patrimoine architectural, il répertoria les sites et monuments du Pays de Baud et se battit durant de nombreuses années au sein, puis bientôt à la tête de l'association «Breiz Santel», pour la sauvegarde du patrimoine religieux : chapelles, croix et aussi fontaines.

Sur le plan professionnel, Henri Maho fut également un homme particulièrement actif. Entrepreneur de bâtiment et de travaux publics à partir de 1945, il devint délégué consulaire à la Chambre de commerce et d'industrie du Morbihan en 1962, fut membre du bureau de la Maçonnerie du Morbihan, administrateur de l'Union départementale des entrepreneurs, etc.

Henri Maho fut aussi dès 1983 un membre actif de l'Institut culturel de Bretagne.

En 1998, à Vitré, il reçut le collier de l'Hermine pour l'ensemble de son action en faveur de la culture et du patrimoine de la Bretagne. Henri Maho était également chevalier des Arts et des Lettres et officier de l'Ordre national du mérite. Il avait eu la grande douleur de perdre son épouse et aussi la souffrance de perdre peu à peu la vue, mais il manifesta jusqu'à la fin de sa vie une foi inébranlable dans l'avenir de la Bretagne.


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