Copie à Monsieur J. Chirac
Monsieur le Président,
Nous avons pris connaissance du contenu du programme d'inauguration «Sorosoro», le 9 juin prochain (protection des langues menacées, non enseignées...) au musée du quai Branly, une fondation du président Chirac que vous soutenez et qui s'intitule « Pour que vivent les langues du monde ».
Nous sommes très attentifs tant aux thèmes des conférences qu'aux langues minorisées évoquées. Elles mettent en évidence bien des cultures en voie de disparition. Ce que l'on ne peut que déplorer. Or, le breton et les langues vivantes sur le territoire français, demandent elles aussi, une aide et une reconnaissance rapide pour demeurer vivantes.
Aussi, comment ne pas s'étonner de l'absence de contacts avec les associations représentatives des langues et cultures minorisées de l'Hexagone alors que récemment un débat à l'Assemblée Nationale a réussi timidement - mais est-ce gagné ? - à les faire reconnaître dans l'article 1 de la Constitution française.
Les dépenses pour la construction du musée du quai Branly ont été énormes. L'opération a atteint 235 millions d'euros au lieu des 167 millions prévus à l'origine ! Combien pour la langue bretonne cette année ?
Or, vous avez reconnu, il y a déjà quelques années, de même que l'étude de la Commission Européenne « Euromosaïc » le met en évidence, que la langue bretonne, dernière langue celtique parlée du continent européen, était en danger de disparition. Sauf erreur de notre part, aucune association culturelle - et elles sont nombreuses en Bretagne - n'a été invitée. Pourquoi les écarter des langues du monde ? Elles, dont la raison sociale officielle est la sauvegarde et la promotion de leur parler, voire celle de son enseignement ?
Espérant un éclaircissement de votre part sur cette mise sous le boisseau des langues minorisées de France, ha da c'hortoz ho respont, degemerit Aotrou Prezidant, ma gwellañ gourc'hemennoù.
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