Les réformettes annoncées en France sur les langues ne serviront à rien

Communiqué de presse publié le 5/06/08 22:18 dans Europe par Louis Melennec pour Louis Melennec

C'est aux Bretons de prendre leurs affaires en mains : un peu de courage, que diable : c'est arrivé à d'autres ! !


Je ne crois absolument pas à la sincérité de la France dans la réformette annoncée sur les langues. C'est une tromperie de plus. Même pas une reculade apparente : un divertissement pour badauds, dans le style du régime actuel.

Pour restaurer la langue, il faut restaurer un État breton souverain, ou quasi-souverain. C'est une condition sine qua non.

Même dans cette hypothèse, ce sera quasi-impossible. Les linguistes pensent que le point de non retour est dépassé, vu le très faible nombre de locuteurs restants, et l'évolution du monde, qui pousse à l'anglicisation sans cesse croissante, et d'ailleurs nécessaire.

Je reviens de Hongrie, où j'ai assisté au Congrès – passionnant – de la FUEN (Federal Union of European Nationalities , UFCE, Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes) (1), sur les langues dites «minoritaires» : j'étais l'un des seuls francisants, sur une centaine de participants ! ! Très singulier spectacle, à si peu de distance de la France, de voir tout le monde, du matin au soir, s'exprimer exclusivement en anglais ou en allemand. La plupart des débats n'ont donné lieu à aucune traduction française.

Le critère essentiel d'une restauration de la langue bretonne fait défaut : elle a cessé d'être utile. Elle reste l'un des symboles forts de l'identité bretonne – à ce titre, je suis partisan des magnifiques efforts qui sont réalisés par certains Bretons – mais hélas, je ne pense pas qu'ils aboutiront.

Les Bretons sont des naifs. « Ce sont des gens qui croient ce qu'on leur dit » ; telle est la superbe définition qu'en donnent les Normands. Lesquels, eux, se gardent bien de croire ce qu'on leur dit, car ils ont les pieds sur la terre, bien accrochés au sol.

Voilà cinq siècles que les Français trompent les Bretons. Et il est dans la nature de tous les gouvernements de traiter des problèmes de cette nature par des propos vagues et sans portée, ce qui équivaut à des minauderies.

Seuls des partis authentiquement bretons peuvent changer les choses (dans une cacophonie, d'ailleurs, qui est dans leur nature : le remède sera douloureux, on peut en être assuré). De nouveaux principicules locaux vont apparaître, qui gouverneront par clientèles interposées : le pire qui puisse arriver, d'après l'expérience que j'en ai.

Quant aux autres, qui se parent ridiculement des plumes du paon, (« Voyez, c'est grâce à nous que..., NOUS SERVONS DONC À QUELQUE CHOSE ») (! ! !), à cause de cette réformette dérisoire sur les langues, il faudrait qu'il leur pousse des attributs virils, surtout dans la cervelle. Pour le moment, la technique n'est pas en cours d'invention : on a cela congénitalement, ou on ne l'a pas.

Mais la Bretagne fourmille de talents. Je dis cela avec sincérité.

Mais ils se cachent ou se gâchent.


Louis Melennec, le 28 mai 2008, au retour de Pécs, en Hongrie.

(1) le 53e Congrès des Nationalités de l'UFCE du 21 au 25 mai 2008 à Pécs en Hongrie (voir le site) et (voir le site)


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 1 multiplié par 5 ?