Une assemblée nombreuse s'est rendue à l'Hôtel de Région ce vendredi 30 mai 2008 pour la remise des Prix régionaux de l'avenir du breton en présence de Jean-Yves Le Drian, président du Conseil régional de Bretagne, de Jean-Pierre Thomin, en charge de la politique linguistique au Conseil régional et de Lena Louarn, prezidantez Ofis ar Brezhoneg
Organisés conjointement par l'Office et la Région Bretagne, ces prix récompensent chaque année depuis 7 ans des actions exemplaires, innovantes et utiles en faveur du breton. Les candidats sont classés en trois catégories : particulier, association et entreprise. Les postulants aux prix doivent remettre un dossier circonstancié qui présente leurs réalisations et leurs motivations. Un jury composé d'élus du Conseil régional et de membres de l'Office décide des prix à attribuer.
Les entreprises nommées cette année ont choisi de donner à voir et à entendre le breton. Elles se sont mises au service de leur client en rendant au breton sa place dans leur quotidien. Le «Super U de Landudeg» en pays Bigouden, grâce à la qualité de sa signalisation entièrement bilingue permet à ses clients de s'orienter en breton dans le magasin. Le «Port-musée» à Douarnenez offre la possibilité d'une visite du musée entièrement en breton grâce aux dépliants explicatifs et audio-guides qu'il propose. Enfin, la boutique «Paprika» à Carhaix, qui offre au public du Centre Bretagne de se familiariser avec les produits hongrois, a gagné le premier prix de cette catégorie. La créatrice du lieu, Katalin Boronkai, a appris le breton et a choisi d'accueillir, de conseiller et de faire affaire dans cette langue.
Les associations primées travaillent à créer et entretenir un lien fort entre les brittophones toutes générations confondues. « Bremaik », composée de jeunes passionnés par l'information, propose des brèves sur le net chaque lundi matin à l'aide de diverses rubriques. « Les Tontons Yoyo », deux clowns brittophones ont eu une véritable révélation en jouant devant une assemblée de personnes âgées : en breton, leur spectacle prenait une tout autre dimension et de simple divertissement devenait connivence. Désormais, ils présentent aussi leurs sketches aux jeunes des filières bilingues. Enfin, le premier prix de cette catégorie est revenu à l'équipe qui a organisé cette année (et avec quel brio !) la «Redadeg», (la course). Dans un formidable élan, enfants, parents, animateurs, professeurs, sympathisants, se sont mis à courir de jour comme de nuit pour montrer leur foi en l'avenir du breton.
Les trois lauréats dans la catégorie « particulier » n'ont de cesse, après avoir appris le breton, de le transmettre dans les meilleures conditions possibles. «Ahmed Malki», d'origine berbère, maîtrisant trois langues dans son pays, s'est offert le plaisir d'apprendre le breton pour pouvoir enseigner la technologie aux collégiens de Diwan. «Maina Guillou», éducatrice de jeunes enfants, formée au breton à l'UCO de Guingamp et nommée récemment directrice d'une crèche en Côtes d'Armor, vient de signer la charte Divskouarn, association qui conseille et promeut les crèches en breton. Le premier prix a été remporté par «Yannig Guillanton», président de l'association Yezhoù ha Sevenadur qui a choisi de faire du breton la langue de la maison pour ses trois fils scolarisés à Diwan. Il a travaillé d'arrache-pied depuis 3 ans à la viabilité du projet de collège Diwan à Nantes. Diwan Breizh a voté au printemps l'ouverture du collège pour la rentrée 2008 pour la plus grande joie de Yannig Guillanton, de son équipe et des familles des écoles bilingues de Loire-Atlantique.
■