Le bal des faux-culs

Communiqué de presse publié le 2/06/08 8:45 dans Politique par Nil Caouissin pour Nil Caouissin

« Je ne suis pas raciste… mais… ». Vous connaissez cette phrase d'une bêtise et d'une hypocrisie sans limites. Mais vous ne connaissiez peut-être pas sa variante bretonne : « je ne suis pas contre le breton… mais… ».

« Nous ne sommes pas contre la langue bretonne, mais… Diwan peut aller se faire voir ailleurs » a-t-on entendu il y a peu au Conseil Municipal de La Chapelle Neuve, où l'on ignore sans doute que si Diwan n'avait pas vu le jour à la fin des années 70, l'enseignement du breton serait resté lettre morte, dans le public comme dans le privé.

« Nous ne somme pas contre le breton (bien au contraire !), mais…point trop n'en faut ! » a-t-on entendu récemment au Conseil Municipal de Lannion, où il était question de noms de rues et de signalétique. Les noms de parcelles qui figurent au cadastre constituent un trésor d'une richesse et, souvent, d'une poésie sans pareilles mais quelques balourds n'y voient que des difficultés de prononciation ! À quand une éradication de tous les patronymes bretons si difficiles à prononcer ?

Au bal des faux-culs, les élus de la Chapelle Neuve mènent la danse et quelques édiles lannionais, heureusement peu nombreux, leur emboîtent le pas. En réalité le sort de la langue bretonne les indiffère mais ils n'osent pas le dire haut et fort.

Car chasser Diwan à coups de sabots, c'est tout un symbole ! Et rejeter les noms de lieux-dits bretons aux oubliettes n'est pas anodin non plus.

À l'heure où les langues régionales font une percée timide dans la constitution française… on voit bien que le combat pour la dignité de notre langue et de notre culture est d'abord à mener ici, en Bretagne. Les Bretons, les Trégorrois, laisseront-ils leurs propres élus malmener de la sorte leur « patrimoine » ?

Pierre Morvan

Responsable de la Fédération

UDB du Trégor-Goëlo


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