Dans un courrier daté du samedi 19 avril 2008 adressé au sénateur maire de Rezé la LBDH lui suggère de proposer à son conseil municipal d'octroyer «le nom de Jean Groix à un lieu public de sa commune». Cela nous semble nécessaire dans le cadre de sa réhabilitation. N'oublions pas que cet homme reconnu et apprécié de tous pour ses qualités humaines a été sali de façon injuste et ignoble. C'est à nous tous aujourd'hui de tout faire pour que son nom ne soit pas que l'objet d'un communiqué ou d'un article de presse. Cela n'est pas suffisant. «Tout ceux qui l'on connu professionnellement au sein d'associations, de son parti politique ou tout simplement dans la vie de tous les jours doivent œuvrer dans le sens de sa réhabilitation à Rezé et ailleurs.»
Monsieur le Sénateur Maire,
La ligue Bretonne des Droits de l'Homme a entrepris la réhabilitation de la mémoire d'un habitant de votre commune, le docteur vétérinaire Jean Groix.
Ce Rezéen avait été arrêté le 29 novembre 1990 et injustement accusé d'être le meurtrier de sa jeune voisine Natacha Danais. Lapidé par la presse locale, régionale et hexagonale, il n'a pas supporté le poids des accusations qui étaient portées contre lui. Il s'est donné la mort le 27 janvier 1991 alors qu'il était incarcéré pour avoir hébergé des militants basques. Autant cet homme de cœur aurait pu assumer ses choix politiques en hébergeant des militants qui se cachaient pour se protéger des assassinats du GAL — groupe terroriste espagnol d'extrême droite qui dans les années 80 exécutait des militants politiques basques — autant il n'a pu supporter les doutes qui subsistaient dans la population, après ce lynchage médiatique, sur sa culpabilité dans le meurtre de la jeune Natacha.
Il aura fallu les aveux de la compagne de Michel Fourniret en 2004 dans leur responsabilité dans le meurtre de la fillette pour qu'enfin Jean Groix soit lavé de tout soupçon.
Nous vous demandons par la présente de proposer à votre conseil municipal d'attribuer le nom de Jean Groix à un lieu public de votre cité afin de participer à sa réhabilitation.
Nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Sénateur Maire, l'expression de notre haute considération.
Pour la LBDH, Michel Herjean
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