Bienvenue chez les ch't'inuits

Chronique publié le 24/04/08 16:03 dans Cultures par Pierrick Le Feuvre pour Oui au breton
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Rappelez-vous ! Il y a quelques années, un certain J.C. (Non, non, ce n'est pas le fils de Dieu...) nous avait expliqué que les Inuits avaient le droit de parler leur langue... A quelques semaines d'un débat annoncé comme historique à l'Assemblée nationale, passons quelques minutes chez ces Inuits où, dès la maternelle, les enfants ont le droit d'apprendre la langue de leurs parents et de leurs grands parents ? A quand en France ?

La langue inuit s'est constituée à la suite de migrations venues d'Asie par le détroit de Béring. Elle est rattachée à la famille eskaléoute dont les représentants se seraient implantés dans le sud-ouest de l'Alaska il y a environ 6 000 ans . Elle comprend deux principales branches [1] :

- aléoute - esquimaude.

L'aléoute s'est distingué de l'esquimau qui s'est lui-même subdivisé en trois branches :

- le sirenikski (aujourd'hui disparu)

- le yupik (parlé en Sibérie, sur l'île St Laurent et dans le centre de l'Alaska)

- le continuum inuit (nord de l'Alaska, Arctique canadien, Groenland)

L'ensemble inuit forme actuellement un continuum linguistique remarquable qui s'étend sur 15 000 km de côtes, du nord de l'Alaska à la côte orientale du Groenland, en passant le long des côtes nord-américaines ; il se subdivise en seize variétés linguistiques regroupées, d'ouest en est, en quatre grands groupes, selon les classifications les plus récentes, soit :

- l'iñupiaq du nord de l'Alaska

- l'inuktun de l'Arctique occidental canadien

- l'inuktitut de l'Arctique oriental canadien

- le kalaallisut du Groenland

L'éducation et la scolarisation [2]

La christianisation et la sédentarisation ont apporté des changements à un modèle éducatif d'une population semi-nomade et qui était fondé sur la capacité à observer et à imiter les aînés.

Dans les années 20, les premières écoles mises en place par les missionnaires mettent l'accent sur l'apprentissage de l'écriture syllabique et posent les bases d'un enseignement en anglais.

Plus tard, les écoles fédérales des années 50 s'inscrivent dans une politique d'assimilation linguistique et culturelle afin de faire des Inuit des « membres à part entière de la société canadienne ».

Cette scolarisation imposée n'est pas adaptée à la culture inuit car elle implique une séparation géographique pour les élèves pensionnaires ou une sédentarisation contrainte pour l'ensemble de la famille.

Les manières d'enseigner sont en contradiction avec les habitudes inuit puisque on intègre des horaires fixes, l'enseignement est unilatéral et les méthodes d'évaluation mettent les élèves en compétition et sont relatives à une norme de référence.

Une institution qui a recours à l'écrit dans une société à tradition orale est en rupture avec le milieu familial.

De nos jours, l'enseignement se donne en langue inuit au Nunavut de la maternelle jusqu'à la troisième année du primaire. Ensuite l'enseignement est essentiellement en anglais.

Au Nunavik, la langue inuit est enseignée de la maternelle jusqu'à la seconde année du primaire et ensuite on offre le choix entre l'anglais et le français pour la seconde langue.

Près de 50% des élèves du Nunavik suivent d'ailleurs leur enseignement en français. Mais le taux de décrochage scolaire reste élevé autant au Nunavik qu'au Nunavut puisque les adolescents stoppent leurs études entre 13 et 16 ans.

Source d'information :

[1] Association Inuksuk (voir le site)

[2] Parcours le Monde (voir le site)

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Mardi 30 avril 2024

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