Le Congo, c'est la France

Communiqué de presse publié le 22/04/08 17:37 dans Sport par Pierrick Le Feuvre pour Oui au breton
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Mardi 20 mai, les footballeurs professionnels de Bretagne rencontreront leurs homologues du Congo, nous apprend l'association BFA (voir notre article). C'est l'occasion de rappeler qu'au Congo, comme en Bretagne, la situation linguistique n'est pas très reluisante...

Selon le site internet de l'Université de Laval (Québec) , "rien ne résumerait plus la situation sociolinguistique au Congo que d'affirmer : « Le Congo, c'est la France. » Et tout serait dit."

En effet, selon l'article 6 de la constitution congolaise, adoptée le 20 janvier 2002, "la langue officielle est le français." On notera cependant que l'article 8 de cette constitution, pour le coup en avance sur la Constitution française, proclame que "tous les citoyens sont égaux devant la loi. Est interdite toute discrimination fondée sur l'origine, la situation sociale ou matérielle, l'appartenance raciale, ethnique ou départementale, le sexe, l'instruction, la langue, la religion, la philosophie ou le lieu de résidence. La femme a les mêmes droits que l'homme. La loi garantit sa promotion à toutes les fonctions politiques, électives et administratives."

En réalité, toute la vie parlementaire (débats, rédaction et promulgation des lois), toute la procédure judiciaire, toute l'administration gouvernementale, l'éducation (de la maternelle à l'université), les affaires des grandes entreprises, etc., se déroulent entièrement en français. Dans tout le cursus scolaire et universitaire, seul le français est langue d'enseignement.

Pourtant, dans les communications orales informelles (loisirs, famille, religion...), le munukutuba (ou kituba) et le kikongo reprennent toute leur place, le français étant alors relégué aux oubliettes. Mais lorsque la situation devient « sérieuse », le français reprend tous ses droits.

"En raison des guerres civiles qui ont secoué le pays, la langue française est devenue une langue-refuge pour les différentes factions armées. Par exemple, les locuteurs incompétents en kituba (surtout au sud), en kikongo ou en lingala (surtout au nord) préfèrent s'exprimer en français pour des raisons de sécurité. De peur de révéler leur origine ethnique, les Congolais passent au français, ce qui permet de conserver l'incognito.

De toute les langues nationales, c'est le lingala qui a gagné le plus de terrain au Congo-Brazzaville. Cette situation est sans nul doute due à la victoire des milices « cobras » de Denis Sassou-Nguesso, qui s'expriment essentiellement dans cette langue. Parler le lingala est devenu pour les jeunes Congolais du Sud une démarche de sécurisation personnelle, car elle permet d'éviter les représailles des soldats..."

SI vous souhaitez réagir à cet article, un forum est ouvert à la suite du même article publié sur Ouiaubreton : (voir le site)

Pour en savoir plus sur les langues du Congo et les 7000 autres langues parlées dans le monde, visitez le site de l'Université de Laval (Québec) : (voir le site)


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Samedi 4 mai 2024

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