LBDH : Bugaled Breizh, la vérité au goutte à goutte

Communiqué de presse publié le 14/04/08 17:45 dans Justice et injustices par Michel Herjean pour Michel Herjean

Moins d'une heure après le naufrage du Bugaled Breizh en Manche, un sous-marin non-identifié a été vu par des soldats britanniques qui se rendaient en hélicoptère sur la zone du drame. Juste après le drame, il y avait un sous-marin, le 15 janvier 2004, entre le lieu du naufrage du Bugaled Breizh et les côtes anglaises.

C'est le témoignage que font deux soldats britanniques embarqués à bord du premier hélicoptère de secours. « On a vu un sous-marin à environ huit milles des côtes », mentionnent le capitaine de corvette D. Cuninngham et le caporal B. Hall dans des dépositions de septembre 2006 et juillet 2007 aujourd'hui portées au dossier d'instruction. Le 15 janvier 2004, lorsque le Bugaled coule avec ses cinq hommes d'équipage à bord, un exercice militaire de l'Otan se prépare et un autre de la Royal Navy est en cours. Tous deux avec sous-marins. À 12 h 23, dans une mer formée mais habituelle pour le chalutier bigouden de 24 m, le Bugaled sombre... en 37 secondes. À 12 h 59, Cuninngham, Hall et leurs hommes décollent à bord de leur hélico de secours 193 de la base de Culdrose, près de Falmouth. Ils arrivent sur le naufrage à 13 h 16. Dès ce premier trajet, D. Cunningham dit donc avoir survolé un sous-marin entre Falmouth et le lieu du naufrage. B. Hall ajoute aussi avoir été « étonné de la présence d'un sous-marin en arrivant sur zone ».

Cette pièce vient d'être versée au dossier d'instruction et semble avoir convaincu les magistrats instructeurs mais pas le parquet de Quimper. « Difficile pour lui d'admettre une vérité qu'il s'est employé à écarter avec obstination depuis le naufrage du chalutier bigouden. »

Il reste maintenant à savoir la nationalité de ce fameux sous-marin pour qu'enfin la responsabilité du naufrage soit établie. Jusqu'à présent les États majors militaires concernés, l'OTAN et le Royaume Uni, n'ont pas dévoilé l'ensemble des éléments qui établirait la présence d'un de leurs submersibles sur la zone du naufrage.

Il appartient à la justice de faire pleinement la lumière sur ce drame. Les familles et les professionnels de la mer ne sauraient accepter un dossier aux conclusions hasardeuses, voire un document faisant prévaloir une éventuelle «Raison d'État» sur la mort de cinq marins bretons, laissant même sous-entendre qu'ils puissent être eux-mêmes responsables du naufrage à cause d'une faute de navigation.

«La LBDH rappelle que de nombreux sous-marins nucléaires basés à l'Île Longue croisent au large de nos côtes sans la moindre consultation des professions de la mer. Il n'y a aucune raison que les États-majors concernés, OTAN et Royaume Uni, aient une attitude différente.»

Pour la LBDH M.Herjean


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