La chaise à porteurs de René Madec

Communiqué de presse publié le 11/04/08 13:17 dans La diaspora par Bernard Le Nail pour Bernard Le Nail
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Le manoir de René Madec à Quimper (coll. particulière).
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Max Vignes à Quimper rue René Madec en 1986 devant l'hôtel particulier de René Madec lors du 250e anniversaire de sa naissance. Coll. de la fille de Max Vignes.
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Quimper le même jour. Discours de Marc Bécam maire de Quimper de 1977 à 1989. Max Vignes est à côté de lui. Coll. de la fille de Max Vignes.

Depuis l'immense succès rencontré en librairie par le livre d'Irène Frain, Le Nabab (1982), tout le monde connaît l'incroyable histoire du Quimpérois René Madec, né en 1737 dans la capitale de la Cornouaille et huitième enfant d'un maître d'école. Embarqué sur un navire comme mousse dès l'âge de 11 ans, il allait plus tard connaître des aventures extraordinaires aux Indes, y commandant des factions armées au service des princes et rajahs du nord de l'Inde et devenant nabab du Grand Mogol. Rentré en Bretagne avec une partie de sa fortune, il allait mener jusqu'à sa mort, en 1794, la vie paisible d'un châtelain fortuné à Quimper.

En 1779, peu après son retour, René Madec avait été reçu au château de Versailles par le roi Louis XVI qui lui avait alors remis un brevet de colonel, la croix de Saint Louis et des lettres de noblesse.
L'étiquette exigeait que les personnes reçues à la cour par le roi arrivent en chaise à porteurs. Le colonel de Madec fit donc l'acquisition d'une chaise avant de se rendre à Versailles, mais, jugeant sans doute qu'elle ne lui servirait qu'un seule fois, il se contenta d'une chaise achetée d'occasion. Cette chaise, datant ainsi du règne de Louis XV, fut conservé par la suite par ses descendants et son dernier propriétaire n'était autre que Max Vignes disparu l'an dernier (et auquel l'ABP a alors consacré une dépêche). Cet objet insolite conservé dans son appartement prenait beaucoup de place et n'était guère utilisable dans le Paris du XXIe siècle. C'est pourquoi les enfants de Max Vignes ont eu la bonne idée d'offrir cette chaise à porteurs au Musée départemental breton de Quimper. Elle vient de rentrer tout récemment dans leurs collections...

René Madec, dont une rue porte aujourd'hui le nom dans le centre de la ville, avait acquis un hôtel particulier dans ce qui était alors la «rue du Quai» (*). Il avait aussi acquis à l'extérieur de la cité épiscopale le fief de Coatfao et de Pratanraz et s'y était fait construire un manoir. Ne parvenant plus financièrement à en assurer l'entretien, Max Vignes avait dû se résoudre à le vendre, mais son acquéreur avait rencontré les mêmes difficultés. Plus récemment, un couple très dynamique, Catherine et Olivier Sergeant, a restauré ce manoir et lui a redonné sa splendeur passée. Le «Manoir des Indes» est devenu un hôtel de charme réputé et un haut lieu de la gastronomie bretonne non moins réputé. Les salles de réception et les chambres à coucher ont été décorées de manière à créer une ambiance indienne et le souvenir de René Madec y est mis en valeur de mille façons.

Manoir-Hôtel des Indes
1 allée de Prad ar C'hras
29000 Quimper
Courriel : sergeant.olivier(AT)wanadoo.fr à reconstituer.

Voir aussi (voir notre article)

(*) Les photos en noir et blanc, aimablement donnés à l'auteur par la fille de Max Vignes lors du récent salon du livre de Paris, ont été prises lors de l'inauguration de la plaque apposée dans la rue René Madec sur cet hôtel particulier.


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